A l’approche de son mariage programmé pour début mars, Naima doit courir vers un gynécologue pour demander à se faire opérer afin de gommer un certain passé sexuel loin de plaire à l’être aimé. Elle ne peut se libérer de cette obsession : honorer de sa virginité son époux la nuit des noces.
Le pantalon taché du sang est la preuve indéniable que l’honneur de son futur mari et de la famille est intact. La situation se résume pour elle comme si de la virginité jaillit une forme de pureté et de dignité. L’opération dure une demi-heure sous anesthésie locale pour un montant d’environ 500 euros.
Pour les jeunes femmes qui ne pourraient débourser une telle somme, d’autres méthodes existent pour obtenir la fameuse tache de sang sur ce pantalon qui doit être exhibé pour être vue de tous. Une société française avait surpris les chirurgiens en commercialisant un hymen en plastique pour la somme de 25 euros.
Il s’agit en fait d’une petite poche en plastique remplie d’un liquide rouge. Quant à la réfection, elle prend entre deux et plusieurs semaines, selon le procédé et le type de fils utilisés. Elle ne reste donc pas assez de temps pour qu’Amina se dépêche vers son gynécologue pour honorer les siens et s’honorer elle-même pour avoir porté jusqu’au bout sa virginité.
Elle est persuadée que des goûtes de sang ne font pas l’honneur ni la dignité d’une femme, mais pour l’homme, qu’il soit instruit ou illettré, une fille non vierge n’est autre qu’une traînée et ne peut pas être une bonne mère.
Comme Naima, de nombreuses jeune filles marocaines de France considèrent la virginité comme un phénomène ‘’sacré’’ qu’il faut consolider dans le sens de la continuité et du prolongement d’un système de valeurs où l’ensemble de la famille se considère impliqué.
Elles seraient plus nombreuses au point de faire phénomène social, les femmes marocaines qui auraient recours à des chirurgies de réparation de l’hymen, avant le mariage.
Lorsque notre jeune fille sauvegarde sa virginité, c’est la virginité des autres femmes, membres de sa famille, qu’elle sauvegarde aussi. De ce fait sa virginité devient ainsi un lourd fardeau pour elle et pour les mères qui s’inventent toutes les stratégies pour protéger leur fille et sauver ainsi l’honneur.
L’ouverture et la modernisation de la société au sein de laquelle évoluent les Marocains de France, le degré d’instruction et de culture qu’ils ont acquis au fil des ans, ne semblent pas avoir modifié réellement les conditions de vie des femmes marocaines.
Les mentalités n’ont pas suivi la marche de la modernité. La doctrine ancestrale et les croyances traditionnelles font que nos femmes marocaines de France et leurs filles restent encore plus soumises au fardeau social de la famille.
Ancrée dans les comportements et les pratiques ancestrales, la virginité de la Marocaine issue de l’immigration reste une exigence défendue par la famille et notamment par la mère qui veille à ce que son futur mari s’offre la fille vierge, c’est à dire la fille pure.
Quant au Conseil de l’Ordre des Médecins français, s’il interdit aux chirurgiens une telle pratique, les médecins sollicités par les filles et parfois par leurs mères en détresse passent outre pour permettre à ces femmes d’exhiber au petit matin ce pantalon taché de sang qui devient un objet sacré.
Un commentaire
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