L’accord militaire israélo-marocain est une réalisation importante, le ministre de la Défense Benny Gantz est arrivé au Maroc le 24 novembre pour signer un accord de coopération militaire entre les deux pays. À ce jour, aucun autre État arabe n’a signé publiquement d’accord militaire avec Israël. Même l’Égypte et la Jordanie, ainsi que d’autres États arabes qui maintiennent une coopération en matière de sécurité avec Israël, le font clandestinement, rapporte Jérusalem Post.
Idem pour la Turquie et l’Iran (jusqu’à la révolution de 1979) qui ont également maintenu des liens militaires étroits avec Israël, mais toujours en secret. Ce n’est qu’après qu’un accord avec la Turquie a été divulgué aux médias en 1996 que la coopération israélo-turque est devenue publique, mais elle a été rompue au début des années 2000.
La même source ajoute que la relation d’Israël avec le Maroc est longue, riche et multidimensionnelle, une coopération diplomatique, de renseignement, militaire et civile. Alors que les relations officielles étaient menées en secret, les relations civiles étaient en partie publiques et ont même été élargies et approfondies ces dernières années.
Par ailleurs, et toujours selon le média, Israël et le Maroc ne sont pas connus pour avoir largement coopéré dans les affaires militaires. Israël est connu pour avoir aidé le Maroc dans sa lutte contre le Polisario luttant pour l’indépendance du Sahara. L’aide israélienne consistait principalement en des conseils pour établir une barrière de sécurité dans la zone du Sahara dont le Maroc a pris le contrôle.
Contrairement à d’autres États arabes, la relation à long terme du Maroc avec Israël n’était pas seulement le résultat d’intérêts partagés, mais découlait également du rôle de la communauté juive marocaine en Israël et de la diaspora en général.
En un an, plusieurs accords diplomatiques ont été signés, des groupes de travail bilatéraux ont été formés et plusieurs visites de haut niveau ont eu lieu, telles que la visite du ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et du directeur général du ministère des Affaires étrangères Alon Ushpiz. De nombreuses activités ont également eu lieu dans l’arène de la société civile.
Le média souligne que l’accord militaire rappelle l’accord signé avec la Turquie dans les années 1990. Il comprend l’échange d’informations sur la sécurité, les liens entre les industries de défense des deux parties – dont l’importance réside principalement dans l’acquisition marocaine d’armes et d’équipements israéliens – et des exercices militaires conjoints. L’intérêt d’Israël à signer un accord militaire public avec le Maroc est ostensiblement évident car il vise à renforcer les liens d’Israël et sa position au Moyen-Orient en général.
Qui plus est, le ministère de la Défense, en charge de l’armée et du renseignement militaire, semble vouloir développer une relation indépendante avec les responsables de la sécurité au Maroc sans dépendre du Mossad, qui a toujours été le principal relais des relations entre les deux états. L’accord ancre formellement la coopération militaire.
Suite à la signature des accords de normalisation, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes et des condamnations ont été publiées sur Twitter sous le hashtag « la normalisation est une trahison ». Il est difficile d’évaluer le nombre et le poids des opposants à la normalisation ; peu se sont présentés à la dernière manifestation du 24 novembre devant le parlement marocain, estime-t-on.
L’accord militaire israélo-marocain est une réalisation importante, d’autant plus qu’Israël n’était pas tenu de payer pour cela. Il ne faut pas se précipiter pour tirer des conclusions sur d’autres arènes et États, car il faut se rappeler que les relations israélo-marocaines étaient un cas spécial et différent, et le restent à ce jour, conclut le média.