« La multiplication des initiatives n’aide pas à trouver une solution à la crise libyenne, mais participe à la dispersion des efforts », a affirmé, vendredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Dans un point de presse à l’issue de ses entretiens avec le Président du Haut Conseil d’État libyen, Khaled Meshri, M. Bourita relevé que le Maroc estime que les interventions étrangères ne sont pas en mesure de résoudre ce problème, soulignant que le Royaume croit en la capacité des Libyens à trouver une solution à cette crise.
« Le Maroc n’a pas d’agenda, d’initiative ou de solution pour la Libye, car le Royaume est convaincu que l’approche à entreprendre pour la crise libyenne doit s’appuyer sur l’adhésion des Libyens eux-mêmes à travers les institutions mises en place via l’accord politique de Skhirat, comme cadre pour trouver une solution à la situation transitoire censée mener à des élections qui vont être décisives pour la question de la légitimité en Libye », a-t-il ajouté. « Le Maroc estime qu’une solution militaire à la crise en Libye n’est pas envisageable », a-t-il précisé, soulignant que le Royaume est prêt à accompagner toute action constructive des Libyens basée sur le dialogue, les solutions politiques et donnant la priorité à l’intérêt du peuple libyen.
Pour sa part, le Président du Haut Conseil d’Etat libyen, Khaled Meshri, a indiqué que les initiatives et les conférences internationales ne peuvent offrir une meilleure solution à la crise libyenne que celle qui existe déjà grâce à l’accord politique de Skhirat. Il a également relevé que cet accord politique, qui sert de référence aux institutions libyennes, a été réalisé grâce au soutien apporté par le Maroc et aux directives du Monarque pour offrir aux Libyens tous les moyens permettant d’aboutir à une solution libo-libyenne.
« Il peut y avoir de nouvelles initiatives de réconciliation, mais la Libye n’a plus besoin d’initiatives politiques et dispose d’une feuille de route claire visant à respecter l’accord politique de Skhirat, à organiser un référendum constitutionnel, avant d’organiser des élections présidentielles et parlementaires le plus rapidement possible », a-t-il indiqué. De plus, rien ne garantit l’application de nouvelles initiatives ou de nouveaux accords, que ça soit à Berlin ou à Genève, a soutenu le responsable Libyen, soulignant que “les efforts internationaux et individuels de certains pays n’aident pas à résoudre la crise libyenne, mais la complexifient davantage”. S’agissant des questions d’intérêt commun, il existe une convergence de point de vue entre le Maroc et la Libye qui vise à redonner vie à l’Union du Maghreb arabe, a conclu M. Meshri.
A noter que ces entretiens ont été l’occasion pour le Maroc de réaffirmer sa position constante quant à ce dossier, comme définie par le Souverain, et qui est issue de la conviction que les premiers à souffrir de ce qui se passe en Libye sont les Libyens eux-mêmes. Cette rencontre s’inscrit aussi dans le cadre de la communication permanente avec toutes les parties libyennes ainsi que dans le cadre de la position de principe du Royaume du Maroc avec tous les Libyens, en faveur de l’intérêt de la Libye en premier et dernier lieu.
 
 
 






 
									 
					
