Les professeurs de l’enseignement supérieur ont exprimé leur préoccupation quant à l’adoption du système du Bachelor dans les établissements d’enseignement supérieur dès la rentrée universitaire prochaine.
Dans un communiqué, le syndicat national de l’enseignement supérieur a exhorté le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à ne pas adopter le système du Bachelor dès la rentrée universitaire prochaine étant donné que ce chantier de réforme n’a pas été largement étudié et débattu par les professionnels du secteur.
Par ailleurs, le syndicat national de l’enseignement supérieur a appelé le ministère de tutelle à réaliser une évaluation approfondie du système LMD afin de dresser un bilan portant sur l’état des lieux de la mise en œuvre du système LMD et de recueillir les points de vue des acteurs [NDLR : enseignants, personnel administratif, étudiants..] sur les défis du système dans le but de trouver des pistes de rénovation et d’amélioration.
En outre, le syndicat national de l’enseignement supérieur a noté que l’enseignement, qui doit être un véritable levier de la croissance économique d’un pays, souffre de tous les maux au Maroc. En effet, le secteur de l’éducation enregistre des dysfonctionnements à tous les niveaux. Dans ce contexte, le syndicat national appelle à une réforme qui met fin aux différentes lacunes qui minent la qualité de l’enseignement.
Soulignons que dans le fond, la nouvelle réforme insiste sur les langues, les soft skills, le digital, mais rate le coche au niveau de la forme. En effet, le syndicat national de l’enseignement supérieur note que les conditions d’enseignement [NDLR : surcharge, manque de moyens et de motivation des profs] posent la lancinante question des moyens. De plus, de nouvelles filières académiques devaient récemment voir le jour dans certaines universités mais qui sont restée bloquées dans les tiroirs du ministère de tutelle puisque la réforme de l’enseignement supérieur est actuellement bloquée. Pour le moment, le ministère de l’Éducation veut rendre opérationnelle le système LMD au plus tard fin décembre pour une mise en œuvre dès la rentrée universitaire prochaine. Toutefois, les enseignants et responsables de filières dans les différentes universités critiquent le fait que le ministère ne les aient pas dûment impliqués dans un processus d’échange sur le fond et la forme de ladite réforme.
Pourquoi donc Amzazi tient-il à appliquer, coûte que coûte, cette réforme qui n’a pas su auparavant donner les résultats escomptés ? Selon le ministre de l’Education nationale, la situation actuelle des universités marocaines laisse à désirer, en raison de la massification dramatique des établissements marocains et la hausse de l’abandon universitaire. Dans ce contexte, le nouveau Bachelor intervient suite aux recommandations des institutions marocaines, qui ont procédé à une évaluation de l’ancien système LMD, et y ont décelé un certain nombre de déficiences. Pour le ministre, ce système permettra de remédier à la problématique de l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Toutefois, les enseignants et responsables de filières dans les différentes universités soulignent qu’il est primordial, à l’heure qu’il est, d’évaluer l’ancienne ingénierie pédagogique pour en maîtriser les points faibles et les erreurs à éviter avant d’adopter cette réforme.
Pour rappel, Saïd Amzazi, ministre marocain de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a annoncé, le 14 janvier dernier, l’entrée en vigueur du nouveau système Bachelor, dès la rentrée universitaire prochaine, dans les établissements d’enseignement supérieur marocains.






