Les revenus pétroliers de l’Algérie se sont effondrés en 2020, selon les chiffres du ministère de l’Énergie publiés dimanche, exacerbant une crise économique dans ce pays qui est fortement dépendant des revenus du brut.
«Le volume global des exportations d’hydrocarbures a atteint 82,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 2020, pour une valeur de 20 milliards de dollars, soit une diminution de 11% et 40% respectivement par rapport à 2019», a déclaré le ministère dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle APS.
La pandémie de coronavirus et la récession économique qui en a résulté ont durement frappé les prix du pétrole, touchant largement les économies des pays producteurs. Les revenus pétroliers du Trésor algérien ont baissé de 31% en glissement annuel, a indiqué le ministère de l’Energie. Le Fonds monétaire international prévoit que l’Algérie, quatrième économie d’Afrique, connaîtra une récession de 5,2% en 2020, ainsi que l’un des déficits budgétaires les plus élevés de la région.
La loi de finances algérienne pour 2021 permet aux réserves de change de descendre à moins de 47 milliards de dollars, avant une reprise progressive dans les deux années suivantes. L’Algérie s’est longtemps opposée à l’emprunt auprès de prêteurs étrangers, mais certains experts disent qu’elle pourrait être obligée de le faire.
Le chômage généralisé et les accusations de corruption officielle ont été les principaux moteurs du mouvement de protestation Hirak de longue date du pays qui a balayé l’autocrate Abdelaziz Bouteflika du pouvoir en 2019.