Il est envoyé spécial chargé de la « cause »sahraouie et des pays du Maghreb arabe, mais il cause comme s’il était au mieux le véritable ministre des Affaires étrangères ou au minimum son porte-parole. Vous avez deviné, il s’agit de Amar Belani.
Jeudi 12 mai, une déclaration du ministère algérien des Affaires étrangères diffusée par l’agence de presse algérienne APS a attaqué le ministre marocain Nasser Bourita, pour avoir dit dans son discours lors de la Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech qui a eu lieu le 11 mai à Marrakech, ce que tous les rapports internationaux soutiennent: le terrorisme se nourrit du soutien au séparatisme.
Les Affaires étrangères algériennes, qui sont surtout étrangères au principe de souveraineté des Etats dans leurs décisions, dénoncent, via APS, le soutien des Pays-Bas exprimé lors de cette conférence ministérielle, au plan d’autonomie proposé depuis 2007 par le Maroc, rejoignant ainsi la République de Chypre, la Hongrie, la Serbie, la Roumanie, l’Espagne, l’Arabie saoudite,l’Egypte, Bahreïn, le Koweït, le Yémen, la Turquie, le Niger, la Côte d’Ivoire, la République centrafricain, la Guinée-Conakry, etc. Un vrai bal diplomatique en faveur de la solution marocaine pour le différend autour du Sahara. Mais évidemment, la super puissance algérienne en vociférations et ingérences en toute sorte dénonce. Elle attaque 16 Etats à travers 3 continents. Qui dit mieux ?
Belani, qui renchérit sur Echorouk et y attaque frontalement certes le Maroc en visant son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, mais surtout il insulte 80 pays qui font tous partie de la Coalition contre Daech, en soutenant que la conférence est une mascarade, et que la diplomatie marocaine est manipulatrice, grossière et cocasse. Rappelons que la conférence internationale s’est clôturée par une déclaration conjointe des MAE, qui soutient textuellement que les « mouvements séparatistes en Afrique génèrent une déstabilisation et une vulnérabilité accrue des États africains, et qui, en fin de compte, favorise Daech et d’autres organisations terroristes et extrémistes violentes ».
Qui se sent morveux se mouche, dit le proverbe …et ne continue pas à étaler ses sécrétions. Ainsi, puisque l’Algérie soutient le polisario, à elle d’arrêter son jeu dévastateur et déstabilisateur de toute une région. Il est, en effet, internationalement établi que non seulement des membres du polisario s’entraînent dans les camps de cellules terroristes du Sahel, mais que ce soutien de l’Algérie au polisario a favorisé l’accession de chefs sahraouis à la tête de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) comme Adnan Abou Walid al Sahraoui ou son bras droit Abdel Hakim al Sahraoui, alias le Boucher.
La diplomatie marocaine, un des mécanismes de la stratégie multidimensionnelle et intégrée voulue par le roi Mohammed VI de lutte contre le terrorisme à l’échelle internationale depuis 2003 que le monde ne cesse d’encenser et qui a fait des services sécuritaires du royaume le champion mondial en matière de lutte contre le terrorisme – comme nous l’avons écrit dans une série d’analyses et investigations auprès d’experts menées par Barlamane.com– a été jugée par les USA efficiente au point de co-inviter tous les Etats membres à assister à cette conférence des ministres des Affaires étrangères de la Coalition mondiale anti-DAECH au Maroc, premier pays d’Afrique à l’organiser.
Oui, le Maroc jouissant de la reconnaissance internationale, ce pays expert en sécurité et lutte antiterroriste est à même de donner des leçons sur ces volets. Et s’il soutient que le séparatisme est la face (si peu) cachée du terrorisme, ce n’est pas au pays dont les services secrets le financent en abritant le polisario, ont financé et continuent de soutenir AQMI, Boko Haram, JNIM (en ayant protégé son chef Iyad Ag Ghaly à plusieurs reprises) au Sahel et en Afrique, de commenter ce qu’il ne maîtrise pas pour couvrir sa protection de mouvements terroristes.
Alger connaît les groupes terroristes puisqu’il s’en sert mais le pays a joué avec le feu croyant les maintenir à son service comme carte ou menace à agiter au gré de ses intérêts. En réalité, il n’a fait que déstabiliser un peu plus le Sahel et l’Afrique tout en échouant à venir à bout de ses GIA qui ont accouché des monstres EIGS, AQMI et autres mouvements de la terreur que l’on connaît aujourd’hui et qui attaquent les Etats vulnérables du Sahel et au-delà, les routes commerciales ainsi que les convois humanitaires sur place et les représentations institutionnelles et diplomatiques de moults pays occidentaux.
Est-ce par les insultes que l’Algérie va continuer à répondre aux initiatives internationales de lutte contre le terrorisme et au leadership du Maroc en Afrique, acté par l’ouverture du bureau programme ONUCT à Rabat en juin 2021 et par sa-coprésidence du Forum Global de Lutte contre le Terrorisme (GCTF) depuis 2016 ? Ou va-t-elle enfin comprendre que c’est par la coopération sécuritaire et diplomatique qu’elle peut retrouver son lustre d’avant l’époque Boumediene, quand ses hommes politiques le faisaient pour la souveraineté et la stabilité de l’Algérie et non contre celle des pays voisins, chose qui se répercute sur le continent et sur le monde, par ricochet ?