Deux ans de crise pétrolière auront suffi à Alger pour mettre à plat les réserves financières de tirées du pétrole. Le FRR, le fonds de régulation des recettes, alimenté durant les années fastes où les cours de l’or noir tutoyaient les 100 dollars le baril, est théoriquement épuisé.
Le fonds qui contenait encore 2 075,2 milliards de dinars (18,9 milliards de dollars) à fin 2015, a été à nouveau ponctionné de 1 333,84 milliards ( 12 milliards de dollars) au premier semestre (pour faire face au déficit public), d’après les chiffres officiels publiés par le ministère des Finances ce 20 septembre. Un prélèvement qui induit un solde de 738,66 milliards de dinars ( 6,75 milliards de dollars), soit moins que le seuil minimal légal de 740 milliards de dinars fixé par le législateur ; de sorte que le pays ne peut en principe plus avoir recours au FRR.
C’est le dernier grand revers de l’économie algérienne embourbée par la crise pétrolière. Le déficit budgétaire 2016 est chiffré à 2 542 milliards de dinars , et pour les six premier mois de l’année, le manque à gagner des finances publiques s’établit déjà à 1 768,98 milliards, soit 70% de déficit annuel.
En cause, la baisse de 30% des recettes issues de la fiscalité pétrolière à 883,13 milliards de dinars fin juin (par rapport au premier semestre 2015) et des dépenses publiques qui restent élevées.
L’Etat algérien semble par ailleurs avoir compromis toute possibilité de recours à l’épargne de ses citoyens. L’emprunt obligataire intérieur mobilisé pour, officiellement, financer les investissements publics, a été délesté de 317,62 milliards pour soutenir les finances publiques.
Il ne reste plus que l’austérité à imposer aux citoyens, à moins de recourir au marché international pour des emprunts. L’issue s’annonce de toute façon douloureuse.