Galvanisés par une victoire étriquée sur le Maroc, plusieurs centaines de supporters de l’équipe algérienne ont célébré la qualification à Paris. Une victoire émaillée d’incidents.
Samedi, les manifestations de joie algériennes après la victoire des Fennecs face au Maroc ont été ternies par de multiples incidents, véhicules brûlés, vitrines brisées, magasins cibles de pillage ou jets de projectiles sur les forces de l’ordre, lesquels ont fait usage de gaz lacrymogène notamment autour de la place des Champs-Élysées pour repousser des groupes qui leur lançaient des projectiles.
«Ces jeunes gens revendiquent avec fougue leur identité nationale. Les pouvoirs publics doivent satisfaire cette revendication, en leur permettant d’abandonner l’identité française qui leur a été imposée contre leur gré et en les aidant à s’installer dans le pays qui correspond à leur drapeau» a ironisé le chef historique de la droite dure en France, Jean-Marie Le Pen, après des faits similaires en 2019.
Son héritière aborde la même ligne : «Nous devons nous donner les moyens d’agir car nous nous retrouvons dans une impasse où l’on nous explique que l’on ne peut rien faire parce qu’ils ont la nationalité française. L’ensemble de la classe politique a admis ce genre de comportements. C’est pire que du laxisme, c’est de la complicité», a déjà dénoncé Marine Le Pen en 2014 après des incidents commis par des fans algériens en marge d’une rencontre de la Coupe du monde. Elle a réclamé la remise en place d’un «processus d’assimilation».
La droite, elle, a estimé que les débordements successifs «abîment l’image d’un pays» et a demandé «de doubler les peines pour les actes de vandalisme commis sur les Champs-Elysées qui sont devenus le point de rendez-vous des casseurs et des racailles».
Le 11 décembre, les supporteurs algériens se sont massés sur le haut des Champs-Élysées pour célébrer la victoire de leur équipe. Après de brefs moments de liesse, la situation s’est tendue vers 22 heures. À plusieurs reprises, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule hystérique. Les policiers ont été la cible de quelques jets de pétards et de projectiles. Plusieurs personnes ont fait l’objet de vidéoverbalisation pour des conduites dangereuses de véhicules. Sur l’ensemble de la capitale parisienne et de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), le nombre des interpellations reste encore inconnu.
Pour Marine Le Pen, les supporters algériens «croient pouvoir défier la République, violenter les autres et pratiquer une sorte d’exhibition d’attachement à une nation autre que celle qui les nourrit. Cela n’est plus admissible et ne serait d’ailleurs admis par aucun autre pays du monde».
Selon elle, le temps est venu de «siffler la fin de la récréation». «Il faut dire les choses: l’Algérie est le seul pays posant problème, qu’il gagne ou qu’il perde», a-t-elle dit lors d’une émission radio avant d’inviter les auteurs des violences qui «n’aiment pas la France» à «choisir la nationalité algérienne» et à «s’installer en Algérie puisqu’ils ont acquis leur indépendance».
Au soir de la victoire de l’Algérie contre la Côte d’Ivoire en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) en 2019, un homme a fauché une famille à Montpellier. Une mère de 42 ans a été tuée. Sa fille et son bébé ont été blessés. Un événement qui provoqué une vive émotion en France.