En octobre 2021, Alger avait interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, à la suite des propos d’Emmanuel Macron sur la colonisation, qu’il a pourtant assumés.
Un avion français a pu survoler le territoire de l’Algérie avec l’accord formel des autorités locales, pour la première fois depuis octobre, a indiqué jeudi 17 février à l’AFP l’état-major des armées françaises.
«La demande est passée par l’ambassade de France, comme à chaque fois qu’un avion militaire survole un territoire étranger», a-t-on expliqué de même source sans préciser ce que transportait l’Airbus A330 MRTT. «Les autorités algériennes nous avaient prévenus que c’était possible», a ajouté l’état-major, laissant supposer que d’autres survols devraient être de la même façon acceptés à l’avenir. Cette nouvelle consacre une victoire symbolique de Paris après des mois de surenchère algérienne sur la question mémorielle.
Cette autorisation de survol intervient alors que Paris et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali après neuf ans de lutte antidjihadiste menée par Paris, conduisant les autres acteurs étrangers présents dans le pays à s’interroger ouvertement sur leur engagement.
Alger, qui partage avec le Mali 1 400 kilomètres de frontières, a pris une part active à l’accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste pour mettre fin à la guerre au Mali et participe toujours aux réunions du Comité de suivi (CSA).
En octobre 2021, l’Algérie avait interdit de facto le survol de son territoire aux avions militaires français, au même moment où elle demandait le « rappel immédiat » de son ambassadeur à Paris.
Elle réagissait alors à des propos d’Emmanuel Macron. Le président français avait affirmé que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’était construite sur «une rente mémorielle» entretenue par «le système politico-militaire», questionnant l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.