L’Algérie «regrette que certains pays européens aient opposé une fin de non-recevoir aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne», parmi lesquels Les Pays-Bas, la Belgique, la Finlande et l’Italie.
Prise à revers. Alors que l’Algérie répète sans cesse à l’émissaire des Nations unies qu’elle soutient des «négociations directes» entre le Maroc et les séparatistes du Polisario pour «parvenir à un règlement politique équitable et pérenne», elle a prouvé, samedi 5 octobre, qu’elle est acteur impliqué dans le conflit du Sahara en commentant officiellement les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (UE), laquelle a annulé, dans une décision très contestée, deux accords commerciaux conclus entre le Maroc et l’UE entérinés en 2019.
La décision de la Cour n’a toutefois pas de conséquences tangibles. L’accord de pêche avait déjà expiré en juillet 2023 et la CJUE a prolongé d’un an à compter de vendredi l’application de l’accord concernant les produits agricoles. Malgré cela, l’Algérie s’est «félicitée des arrêts rendus publics vendredi 4 octobre par la Cour de justice de l’Union européenne», tentant de ressusciter le très éculé «droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination» qui n’est plus cité dans les instances internationales.
Alger «regrette que certains pays européens aient opposé une fin de non-recevoir aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne»
Fidèle à sa logique victimaire, le régime algérien a critiqué «la volonté manifeste de certains pays européens de cautionner le fait accompli au Sahara», référence à l’Espagne et à la France qui se sont alignées sur les positions marocaines et «regrette que certains pays européens aient opposé une fin de non-recevoir aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne», parmi lesquels Les Pays-Bas, la Belgique, la Finlande et l’Italie.
Paris reconnaît désormais que le plan marocain d’autonomie du Sahara de 2007 est «la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», selon une lettre d’Emmanuel Macron adressée au roi Mohammed VI. Le président français a affirmé que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine». M. Macron, qui a reconnu la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes, a souligné aussi «l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour [le] Royaume». «Il est temps d’avancer», a écrit le chef de l’État : «J’encourage donc toutes les parties (y compris l’Algérie) à se réunir en vue d’un règlement politique, qui est à portée de main.» Quant à Madrid, il a déclaré que le plan marocain d’autonomie pour le territoire du Sahara est «la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour la résolution du différend.»
L’Algérie, dictature militaire isolée sur le plan diplomatique et en crise avec tout son voisinage direct, dit attendre des pays européens, de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne «l’attachement à l’État de droit.»