Alger ne pourra cependant pas compenser à elle seule la baisse d’approvisionnement en gaz russe, mettent en garde les experts.
L’opérateur public algérien des hydrocarbures Sonatrach est prêt à fournir davantage de gaz à l’Europe, en cas de baisse des exportations russes avec la crise ukrainienne, en l’acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie, a déclaré son patron dimanche.
Sonatrach est «disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles», a déclaré son PDG, Toufik Hakkar, au quotidien Liberté. Des apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) restent néanmoins tributaires de la «disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national» et des «engagements contractuels» envers les partenaires étrangers, a-t-il ajouté.
Sonatrach «dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed», qui pourrait servir à «augmenter les approvisionnements du marché européen», selon Toufik Hakkar. Ce gazoduc peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne. L’Europe est le «marché naturel de prédilection» pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz, souligne-t-il.
«L’Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed», ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, a précisé à l’AFP l’ancien ministre algérien de l’Énergie Abdelmajid Attar. Le gaz pourrait également être liquéfié et envoyé à travers des méthaniers, sachant que «les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50/60% de leurs capacités», selon Abdelmajid Attar, ancien PDG de Sonatrach.
Alger veut augmenter sa production
Toutefois, l’Algérie ne pourrait pas à elle seule «compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe», indique l’expert, estimant qu’elle pourrait «fournir à l’UE deux ou trois milliards de mètres cubes de plus» au maximum. Mais à «moyen terme, dans quatre ou cinq ans, l’Algérie pourra envoyer de plus grandes quantités», poursuit Abdelmajid Attar, jugeant nécessaire au préalable de «développer de nouvelles réserves essentiellement constituées de gaz non conventionnel» (gaz de schiste).