FLAMBÉE DES PRIX, CHÔMAGE, TENSIONS SOCIALES, BAISSE DES RECETTES EN DEVISES, PRIX DU PÉTROLE BAS..
l’Algérie sous pression
L’année 2017 ne démarre pas sous les meilleurs auspices. Flambée des prix, augmentation du chômage, tensions sociales, prix du pétrole bas…rythment le quotidien des citoyens. Il ne sera pas aisé aux pouvoirs publics de faire baisser la pression. Tout dépendra de l’évolution que connaîtront les prix du pétrole. Le nouveau modèle de croissance pour lequel ils ont opté pour sortir de la dépendance du secteur des hydrocarbures étant encore en gestation. La feuille de route que s’est tracée le gouvernement n’aura incontestablement comme résultat que de tenter de limiter la casse. De faire en sorte que la dégringolade des prix du pétrole ne soit pas dévastatrice.
Pour l’instant le dispositif mis en place a permis de tenir le coup. Même si la trésorerie du pays s’est considérablement effilochée. Le Fonds de régulation des recettes s’est asséché alors que la fabuleuse manne financière de près de 200 milliards de dollars qui a pu être accumulée grâce à des cours de l’or noir qui ont atteint des niveaux historiques (plus de 147 dollars en juillet 2008) a fondu pour terminer l’année autour des 114 milliards de dollars. L’année 2016 a été particulièrement difficile. La balance commerciale a affiché plus de 17 milliards de dollars durant les 11 premiers mois.
Quant à la facture des importations, elle restera salée malgré toutes les décisions qui ont été prises pour tenter de la réduire. Elle oscillera très probablement autour des 45 milliards de dollars. Un léger mieux par rapport à l’année 2015 où elle avait atteint les 51 milliards de dollars. Une conjoncture dont l’origine est due à la sévère dégringolade des prix qui ont commencé à fondre à la mi-juin 2014 pour s’afficher à un peu plus de 55 dollars à Londres. N’était-ce l’accord historique scellé à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international d’Alger qui a débouché le 10 décembre sur un accord de baisse de la production de l’Opep et de 11 pays non membres du cartel de près de 1,8 million de barils par jour les prix du pétrole évolueraient aujourd’hui en eaux profondes.
Ce léger mieux est toutefois encore bien loin de constituer une sortie de cette féroce crise pétrolière. L’Algérie demeure encore étroitement chevillée à ses exportations d’hydrocarbures qui constituent pas moins de 93% de ses recettes en devises selon les derniers chiffres publiés par l’Office national des statistiques. Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,97% du total des exportations, ont été évaluées à 24,03 milliards de dollars pour les 11 premiers mois de 2016 contre 30,3 milliards de dollars à la même période de l’année 2015. Ce qui a représenté une baisse de 6,26 milliards de dollars. Cette conjoncture financière morose qui met sans conteste l’Algérie sous pression s’accompagne par une situation de l’emploi qui s’est un tant soit peu détériorée.
Le taux de chômage en Algérie a atteint 10,5% en septembre 2016 contre 9,9% en avril 2016. L’Algérie compte désormais 1,272 million de chômeurs. Un phénomène qui touche beaucoup plus les femmes et les diplômés de l’enseignement supérieur. Ce qui n’est pas bon signe si l’on se réfère aux troubles qui ont touché dernièrement la wilaya de Béjaïa et la flambée des prix des produits de consommation exceptionnelle généralisée qui n’a épargné aucune région du territoire national. Les fruits, les légumes, les viandes…sont devenus inaccessibles pour les petites bourses.
Un climat propice aux protestations. Le secteur de l’éducation est sur les dents et annonce son intention de battre à nouveau le pavé. Il ne serait pas étonnant de voir ce type de protestation pacifique faire boule de neige. Des préoccupations qui alimenteront immanquablement la campagne des prochaines législatives. Les formations politiques ont du pain sur la planche.