Le Maroc avait annoncé des mesures «d’accompagnement» pour aider les quelque 19.000 Marocaines cueilleuses de fraises.
En 2020, 19.179 cueilleuses de fraises marocaines sont attendues en Espagne a déclaré Abdelmounaim Al-Madani, directeur de l’Anapec, l’établissement public chargé de l’emploi. “Cela fait douze ans que je me rends dans cette exploitation agricole spécialisée dans les fruits rouges et je ne peux qu’exprimer ma gratitude pour le traitement de qualité que nous recevons ici de la part de nos employeurs”, a confié cette saisonnière marocaine.
Cette mère de famille fait partie des 19.000 saisonnières marocaines embauchées dans le cadre de l’opération de recrutement dans les exploitations agricoles espagnoles de fruits rouges, au cours de cette saison agricole 2019/2020 qui vient de démarrer.
Fatima est arrivée le 20 décembre dernier dans cette province andalouse. Au total, elles sont 150 ouvrières agricoles originaires du Royaume à s’affairer dans les champs de cette entreprise andalouse. Il s’agit de la première phase de ce processus qui concerne des femmes ayant plus de deux campagnes à leur actif.
Selon les responsables de l’entreprise AgroMartin, l’une des
firmes espagnoles qui fait appel, depuis douze ans, aux journalières marocaines
pour couvrir leurs besoins en main d’œuvre, la présence de ces ouvrières est
indispensable pour ce secteur.
“La main d’œuvre marocaine est primordiale pour le secteur et constitue un
enrichissement au niveau culturel car nous vivons comme une grande famille au
sein de cette entreprise”, relève Victoria Martin, directrice de Marketing au
sein de ce groupe.
Elle estime que sans la main d’œuvre marocaine qui se déplace chaque saison agricole dans cette région, il serait difficile pour la filière des fruits rouges andalouse de développer son activité dans de bonnes conditions. Concernant le processus de sélection des ouvrières agricoles, Mme Martin a mis en en avant les efforts consentis par le Royaume afin que cette opération se déroule dans les meilleures conditions.
“Nous sommes reconnaissants aux autorités marocaines et
principalement à l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences
(Anapec) pour son accompagnement et son implication durant cette opération de
sélection”, a-t-elle souligné.
Et de poursuivre que les autorités marocaines et espagnoles “ont pris toutes
les dispositions nécessaires pour garantir la réussite de cette opération”.
L’arrivée des ouvrières agricoles sera effectuée en quatre
phases et ce jusqu’au mois de mars. Dans le cas de cette exploitation agricole,
800 ouvrières agricoles marocaines sont attendues durant cette campagne.
“Notre déplacement s’est effectué dans de bonnes conditions, comme chaque année
d’ailleurs”, s’est félicitée Samira qui boucle cette année sa douzième campagne
agricole dans cette firme spécialisée dans l’export des fruits rouges vers le
marché européen.
Une fois les barquettes remplies à la fin de la matinée, les travailleuses
agricoles marocaines s’offrent une petite pause dans les pavillons où elles
séjournent durant la durée de leur contrat.
Autour d’un thé aromatisé à l’absinthe cultivée dans l’arrière-cour, les femmes taillent une bavette après une bonne matinée de labeur.
“ Nous ne sentons aucun dépaysement, bien au contraire. Nous sommes bien entourées et nos traditions et coutumes sont respectées. De plus, l’entreprise met à notre disposition une navette pour pouvoir nous rendre en ville, faire nos courses et nous avons accès aux soins sanitaires en cas de besoin”, affirme Fatima.
“Nos familles nous manquent certes, poursuit-elle, mais grâce à la connexion wifi, disponible gratuitement dans nos quartiers, nous pouvons communiquer avec nos proches quotidiennement”.
Les saisonnières ne manquent pas de saluer à cette occasion l’engagement des autorités marocaines pour que leur séjour se déroule dans les meilleures conditions.
“Chaque année, nous recevons la visite d’une commission qui se déplace du Maroc pour prendre connaissance de nos conditions de travail et de séjour”, confirme cette ouvrière agricole originaire de la région de Marrakech.
En vue de faciliter leur intégration, les responsables de l’entreprise, avec le concours des autorités marocaines, organisent des ateliers éducatifs. C’est de la sorte que, à la fin de l’après-midi, les femmes perceront les mystères de la langue de Cervantès grâce aux cours de castillan prodigués sur place. Il s’agit d’un programme co-financé par le département en charge des Marocains Résidant à l’Étranger et visant à faciliter l’intégration des travailleuses agricoles marocaines durant leur séjour en terre andalouse.
“Grâce à ce travail, j’ai pu acquérir un lopin de terre et construire ma maison. C’est un travail qui m’apporte un revenu important et j’espère pourvoir revenir durant les prochaines campagnes”, conclut Fatima.