L’anniversaire de la naissance des prophète Mohamed et Jésus unit les communautés musulmane et chrétienne 

Simple hasard de calendriers ou message divin, le jeudi  24 décembre courant, à la tombée de la nuit, des vibrations retentissantes jailliront des multiples cloches des églises de par le monde, annonçant les cérémonies de commémoration de la naissance du christ, paix sur lui, tandis que les musulmans à travers le monde islamique afflueront en masse en direction des mosquées pour célébrer en cette même journée, l’anniversaire de la naissance du dernier messager de Dieu, le prophète Mohamed sur lui paix et bénédiction.

Si le destin a voulu que le monde entier vive en ce 24 décembre les fêtes des musulmans, alors que débutent à la tombée de la nuit celles des chrétiens célébrant la naissance du christ, il va sans dire que cette coïncidence de dates, et cette joie partagée des deux communautés, sont sans nul doute porteuses de bien de messages, et autant d’enseignements et de significations à méditer, tant il est vrai que dans l’absolu, la naissance signifie le commencement et l’espoir, le tout début du façonnement de l’esprit, d’une vision, d’un comportement, autour desquels on peut s’entendre et se rassembler, comme on peut, à l inverse, diverger, ne pas s’entendre.

Mais il se trouve, dictature du calendrier, que ces célébrations en cette année coïncident avec le quarantième jour de la commémoration des actes terroristes qui ont secoué la ville de Paris. Elles pourraient donc être une journée de tristesse pour tous ceux qui ont perdu un des leurs, un proche ou un ami durant des événements tragiques tels que ceux qui ont eu pour théâtre les villes de New York, Casablanca, Madrid, Gaza, Al Qods, Hama, Bagdad, Al Fallouja, Bamako et Benghazi… La liste est malheureusement longue de ceux qui ont été la cible de fanatiques en tout genre, de groupes armés, de trafiquants d’armes, d’idéologies et des êtres humains.

La concomitance de ces célébrations chrétiennes et musulmanes, peut également se présenter comme une féconde opportunité pour enclencher une réflexion mure et responsable sur le destin commun qui nous unit sur cette terre mise à rude épreuve par l’homme, versant au quotidien dans des actes irréfléchis, et des comportements déraisonnables. Rares sont les années qui offrent une telle coïncidence, de l’anniversaire des naissances des deux prophètes, si rares qu’il nous appartient, ensemble, musulmans et chrétiens, de nous donner le temps de la réflexion sereine en cette journée de commémoration, pour avoir une pensée profonde pour toutes ces victimes de plus en plus nombreuses qui succombent chaque jour dans des affrontements armés, des catastrophes diverses, des attentats sanglants, des événements meurtriers, des maladies, et même de famines  ravageuses.

Ce sombre paysage  nous interpelle pour faire de cette journée du 24 décembre une chance à ne pas rater pour barrer la route à ceux qui professent la haine, le racisme, la violence, le meurtre et les destructions. Il nous appartient de redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour faire de notre monde une forteresse imprenable face aux adeptes du sectarisme et de l’intolérance, face aux extrémistes qui surfent sur les différences ethniques, religieuses et confessionnelles pour semer rancœur et discorde entre les peuples et les nations.

Que l’on fasse donc de l’anniversaire de la naissance de ces deux illustres prophètes, une occasion pour faire rayonner à travers le monde, un message de paix, de tolérance et de compréhension, un message d’amour des peuples les uns vis-à-vis des autres, par delà les ethnies, les races, les religions, les langues et les cultures. Sur cette terre, nous sommes nés pour vivre en communion, les uns solidaires des autres, œuvrant en symbiose pour planifier et édifier notre patrimoine commun.

Mais il semble fort malheureusement, que plusieurs parmi nous oublient le fait que si les gémissements de douleur du voisin croupissant sous la maladie ou la famine, que ses appels plaintifs contre l’injustice ne suscitent pas en vous des sentiments affectifs de solidarité et de générosité, ils ne peuvent néanmoins ne pas perturber lourdement votre sommeil. C’est un choix à faire.

Que les victimes de la violence aveugle reposent en paix, qu’elles soient  à New York ou à Paris, en Syrie ou en Irak, au Mali ou en Libye, au Yémen, en Somalie et dans n’importe quelle contrée à travers le monde. Quant aux assassins qui s’attaquent lâchement aux innocents, ils verront à terme, l’ensemble de leurs plans aller à vau-l’eau, avec comme fatalité inexorable, débandade dans leurs rangs et débâcle dans leurs sinistres actions, quel que soit l’étendard qu’ils brandissent insidieusement, celui de l’islam, du christianisme, du judaïsme ou encore du séparatisme.