La crise suscitée par l’arrêt de la cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur l’accord agricole entre le Maroc et l’UE constitue une « occasion de placer les relations avec l’Union européenne dans leur cadre approprié, clair, stratégique, global et indivisible », a déclaré le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar.
Dans son intervention, mercredi, devant la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des Représentants, le ministre a souligné la nécessité de « respecter tous les accords bilatéraux qui touchent l’ensemble du territoire du pays, sous peine de bafouer les fondements de ces relations régies par le droit international ».
Le ministre, qui estime que « la bataille […] concerne des conséquences ayant trait à la politique étrangère de l’UE vis-à-vis du Royaume », pense que cette affaire permettra au Maroc de » répondre avec fermeté aux manœuvres des ennemies de son intégrité territoriale », soulignant que « le Royaume ne permettra pas l’utilisation de cette carte pour saper ses intérêts suprêmes ».
Après avoir affirmé que Rabat continuera à « honorer ses engagements avec l’UE, conformes à la légitimité internationale, tout en suivant l’évolution de ce dossier, avec la vigilance qui s’impose », le ministre a rappelé que le Roi Mohammed VI avait réaffirmé, dans le discours du 6 Novembre dernier, la gestion par les habitants des provinces du sud de leurs richesses et leur droit d’en bénéficier à travers le modèle de développement intégré et la participation des élus au processus de développement de ces provinces.
Le chef de la diplomatie marocaine a, en outre, relevé les vices juridiques qui entachent l’arrêt de la CJUE, affirmant que si les garanties juridiques font défaut dans le respect des accords bilatéraux, le Maroc ne peut continuer à agir dans la même logique, rappelant que son département suit de près ce dossier en étroite collaboration avec l’institution législative pour prendre les décisions nécessaires.
Et le ministre de souligner la nécessité de rester vigilants et prudents face à cette affaire, en impliquant toutes les composantes de la société pour la défense des intérêts suprêmes du Royaume.