L’Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM), a dénoncé la prochaine mise en vente aux enchères en France du squelette d’un dinosaure marin vieux de 66 millions d’années, déplorant le pillage d’un « trésor patrimonial unique ».
Alertée par un article du quotidien français le Figaro annonçant la vente du squelette de ce dinosaure à « mi-chemin entre une tortue et un serpent », l’association marocaine a indiqué avoir « saisi le Directeur de la géologie pour savoir si ce spécimen a été autorisé à l’export ».
« Nous n’allons pas rester les bras croisés », a indiqué à l’AFP le Directeur du patrimoine au ministère de la Culture, Abdellah Alaoui. « Il s’agit de notre patrimoine national, il y aura une enquête pour savoir comment ce fossile, une espèce rare qui n’existe qu’au Maroc, a pu être sorti du pays ».
Le commissaire priseur Alexandre Giquello, président de l’Hôtel des ventes Drouot, a quant à lui affirmé à l’AFP que « le plésiosaure avait été reconstitué en Europe à partir de 4 fossiles légalement achetés à la Foire spécialisée de Francfort par des collectionneurs italiens ».
« Les fossiles ont été mis en vente à Francfort par une société marocaine, avec toutes les autorisations marocaines de sortie du territoire. (…) Les autorisations de sortie du territoire italien et d’entrée en France ont été délivrées (…) La mise aux enchères en France répond totalement à la législation. Je comprends que cette vente crée un émoi mais il faut aussi respecter l’initiative privée qui a permis la reconstitution de ce plésiosaure, élément du patrimoine de l’humanité », a détaillé M. Giquello.
À noter que l’APPGM rappelle que « Le patrimoine géologique marocain est reconnu mondialement pour sa richesse et sa diversité, ce qui a valu au royaume le qualificatif de paradis des géologues ». Dans la région d’Erfoud (sud-est), il est même un commerce qui fait vivre de nombreux habitants.