L’attaque de Salaheddine Mezouar contre le Parti de la justice et du développement (PJD) et le gouvernement, a surpris les membres du Conseil national du RNI, en raison du ton belliqueux employé contre la coalition gouvernementale, s’en prenant au bilan du gouvernement dans les secteurs gérés par des membres d’autres partis ainsi que par son propre parti, tel que l’investissement privé.
Les ministres et dirigeants du Rassemblement national des indépendants (RNI) , ont semblé, selon nos sources, plus étonnés et en colère face à ce discours qu’ils n’ont pas entendu lors de la réunion du bureau politique, avant la tenue du Conseil national du parti, puisque certains ont préféré se retirer discrètement à la fin du discours de Mezouar. Ce dernier a décrit le discours du PJD, surtout celui du chef du gouvernement dont il a évité de citer le nom, de discours faible, immoral et violent, utilisant le langage de la trahison, et rappelant que c’est ce type de langage qui a mené aux situations tragiques dans plusieurs pays arabes.
Mezouar est allé jusqu’à accuser le gouvernement de mentir lorsqu’il s’est félicite du bilan présentant ainsi des succès irréels, mais qui en réalité cachent des échecs dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, de la santé, du logement et de l’investissement… ce qui semble-t-il, a surpris les ministres de son parti qui promeuvent un autre discours, à leur tête, celui de l’Economie et des finances Mohamed Bousaid qui, selon nos sources, a quitté la réunion du conseil national en colère. Mezouar ne s’est pas arrêté là en évoquant les mouvements de protestations qu’a connus le pays dernièrement, les justifiants par l’échec du gouvernement à répondre aux demandes des manifestants.
En ce qui concerne les alliances, il a défendu le droit de son parti de créer les alliances qu’il souhaite sans que personne ne puisse s’arroger le droit de lui imposer quoi que ce soit, soulignant dans son discours que le gouvernement est une coalition et non une alliance, et préférant garder une distance entre lui et le parti du PJD qui est dirigé par le chef du gouvernement.
Craignant les conséquences de ce discours, le Secrétaire général du PJD a appelé ses partisans dans les médias et sur internet, qui ont commencé à attaquer Mezouar dès samedi soir, à se calmer en insistant sur le fait qu’il est le porte-parole officiel de son parti, le seul autorisé à commenter ce qui a été dit sur Mezouar dans la presse.
Bien que Mezouar ait écarté, selon nos sources, toute crise gouvernementale et tout lien entre son discours et ce qui s’est passé aux élections du 4 septembre dernier et ce qui s’en est suivi, personne ne peut savoir ce qui se passera dans les jours qui viennent avec les conflits au sein du gouvernement et le début de création des alliances à l’approche des élections générales prévues le 7 Octobre, sans parler des alliances déjà existantes. Personnes ne sait non plus ce que sera la réponse de Benkirane suite aux attaques de Mezouar, vu qu’il n’est pas du genre à toujours calmer le jeu, et qu’il es prompt à créer, à n’importe quel moment, la polémique, surtout devant la base de son parti.