Après une baisse limitée, le ratio moyen de la dette enregistrera cette année encore une forte augmentation due à la crise, apprend-on d’une recherche menée par Economic Research BNP.
Le FMI mise sur une stabilisation du ratio de la dette publique. Des taux d’intérêt bas et stables jouent à cet égard un rôle-clé.
« La crise sanitaire a probablement entraîné un nouveau repli du taux d’intérêt neutre ; la politique monétaire et le quantitative easing maintiennent les rendements obligataires sous contrôle et la forward guidance de la banque centrale est sans ambiguïté : la politique accommodante va rester en place pendant une très longue période », souligne le FMI.
L’étude menée par Economic Research BNP note que dans les années à venir, la croissance du PIB nominal (g) pourrait être supérieure au taux d’intérêt nominal moyen sur le stock de la dette publique (r). « Avec g > r, la stabilisation du ratio de la dette ne devrait pas être si difficile, une fois l’activité normalisée, dans la mesure où les États pourront alors se permettre d’accuser un léger déficit primaire. Bien sûr, cela impliquerait que le bond du ratio de la dette publique, induit par la récession, se pérennise, étendant par là-même le modèle historique de l’accroissement de la dette », détaille-t-on.
Toutefois, explique l’étude, l’augmentation de la dette publique est un risque croissant. « Premièrement, elle accroît la sensibilité des finances publiques à la hausse des taux d’intérêt due à un resserrement de la politique monétaire. L’abaissement du ratio de la dette est un exercice d’autant plus difficile que l’on part d’un niveau élevé. En conséquence, les investisseurs vont demander une prime de risque, qui poussera à la hausse les coûts d’emprunt et compliquera la stabilisation de la dette », font savoir les chercheurs.
Il est ainsi essentiel de mettre en œuvre un ajustement budgétaire, « c’est-à-dire réduire, année après année, le déficit primaire corrigé du cycle ou même augmenter l’excédent (…) La question est de savoir quand engager un tel ajustement. À l’évidence, ce n’est pas actuellement le moment ». Les chercheurs expliquent qu’une politique budgétaire restrictive avec un output gap négatif aurait, dans une large mesure, pour effet de neutraliser les efforts des banques centrales visant à faire remonter l’inflation en recourant à une politique monétaire accommodante.