Il est curieux, souligne le media français L’avant-Garde, d’entendre la réaction de Kaïs Saïed, président tunisien, plus de 8 jours après le kidnapping en Tunisie de Slimane Bouhafs et extradé vers l’Algérie « dans des conditions qui restent jusqu’à ce jour mystérieuses et placé sous mandat de dépôt, le 1er septembre dernier, par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed. Il est depuis détenu à la prison de Koéla, à l’Ouest d’Alger ».
Malgré ce que dit le président tunisien sur une enquête en cours par la présidence sur ce transfert, lors de sa rencontre avec la Ligue Tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), Bouhafs a bel et bien été livré aux autorités algériennes qui l’avaient persécuté le poussant à les fuir…
D’un côté, l’affaire Bouhafs démontre l’ampleur de l’emprise des services Algériens sur la scène interne tunisienne. De l’autre, le silence et le manque de réaction des ONG internationales sur place interpellent quand on se sait que s’agissant de Omar Radi, des sit-in sont constamment tenus et des énormes affiches sont installées en plein centre de Tunis.
Un telle différence de traitement sur ces deux cas montre que les ONG tunisiennes et ONG internationales obéissent à un agenda occulte.
Rappelons, ainsi que l’avait noté Le Monde que « sa mystérieuse disparition pourrait être liée à l’arrestation annoncée le 29 août à Tebessa (Est algérien) du magnat tunisien de la télévision, Nabil Karoui, chef du parti Qalb Tounes et ex-candidat à la présidentielle de 2019, en compagnie de son frère, Ghazi », une sorte d’échange crapuleux livrant Slimane Bouhafs contre Nabil Karoui. Le media avait justement noté que « si les frères Karoui devraient être extradés vers la Tunisie en vertu d’un accord de coopération judiciaire entre les deux pays, le sort de Slimane Bouhafs est d’une sensibilité extrême au plan diplomatique en raison de son statut de réfugié octroyé par la représentation du HCR à Tunis. L’agence onusienne a déjà exprimé sa grave préoccupation devant les informations relatives au renvoi forcé de M. Bouhafs vers son pays d’origine (l’Algérie)».
L’Avant-Garde rappelle que « l’Algérie est le seul pays au monde où on accuse des démocrates, pacifiques et laïcs de terroristes » et que le président Kais s’enfonce encore plus avec une telle déclaration, qui plus est, autant de temps après les faits.