La décision du Maroc de boycotter tous les produits suédois suite au projet de loi sur la reconnaissance de la pseudo « RASD », est plus que justifiée au regard de l’attitude de la RASD à l’égard du Maroc, que ce soit sur les plan politique qu’économique, attitude affichée par le gouvernement de ce pays qui s’est figé, depuis de nombreuses années, dans une posture d’hostilité politique et diplomatique primaire visant le Maroc et sa Cause nationale.
En témoignent, notamment : La déclaration de l’ancien Ministre des Affaires étrangères Cari BlLDT, qui a officiellement défini le Sahara comme un « territoire occupé’, estimant que « le Maroc n’a pas le droit d’exploiter les ressources naturelles du Sahara Occidental pour son propre bénéfice ». Cette position fait de la Suède le seul pays en Europe et l’un des rares pays au monde (à côté de l’Algérie, de Cuba, du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud, notamment) à adopter une position aussi extrême et aussi peu fondée du point de vue du Droit international.
Il en est de même de celle des parlementaires suédois à travers plusieurs motions soumises au Parlement suédois concernant la question du Sahara, y compris celle de 2012 invitant le Gouvernement à reconnaître la « RASD », et l’actuelle motion dans le même sens. Quid de l’hostilité des eurodéputés suédois qui ont majoritairement voté contre l’Accord de pêche (13 contre, 1 pour et 6 absents) suite à des consignes du Ministère des affaires étrangères de ce pays.
Cette hostilité politique a pris une tournure encore plus offensive à partir de 2008, en se déclinant aussi sur le terrain économique. Elle s’est traduite par des boycotts des produits marocains originaires des provinces du Sud, des sorties des fonds publics suédois du capital des sociétés engagées avec le Maroc dans des activités économiques en relation avec le Sahara, ainsi que par des sanctions imposées à certaines entreprises suédoises qui opèrent dans les provinces du Sud.
Compte tenu de l’importance des produits couverts par les accords avec l’UE, et eu égard à la place que l’UE occupe dans les exportations marocaines, le Royaume aurait perdu son principal marché à l’exportation si l’UE avait suivi la Suède dans sa position de boycotte.
Il sied de rappeler ici qu’en 2013, les 7 principaux distributeurs suédois de produits alimentaires déclaraient ne plus vouloir importer ni vendre des produits agricole provenant du Sahara. Ces distributeurs sont : Ax f o o d , C o op , ICA, BERGENDAHL, EverFRESH, HEMKÔPet W tt.t.vs . ‘ » .
Dans une lettre d’intention ces distributeurs expliquent leur geste par le fait que l’importation des produits de ces provinces du sud marocaines, « est incompatible avec nos engagements éthiques d’acheter et de revendre des matières premières et des produits du Sahara Occidental occupé ».
Par ailleurs, en 2010, l’entreprise de produits de santé CEDERROTH, qui achetait ses comprimés d’Omega 3 à GC RlEBEROlLS, a déclaré que la compagnie n’utiliserait plus d’huile de poissons provenant du Maroc. Ajouter à cela la décision, ou l’intention de huit fonds d’investissements suédois de se retirer du capital des sociétés important le phosphate du Sahara.. Il s’agit de SEVENTH AP FUND (Suède), F o l k sa m /K P A (Suède), ÔHMANFUNDS (Suède).
Plus grave, la pression économique de la Suède ne s’est pas contentée de se focaliser sur les entreprises suédoises, mais s’est également étendue aux entreprises étrangères. En effet, en 2014, le Conseil d’Ethiques suédois déclare que le fabriquant canadien d’engrais, AGRIUM, a été dans l’incapacité de démontrer que le phosphate du Sahara qu’il importe est extrait « conformément au souhait et aux intérêts de la population locale ». Conséquence, tous les fonds gouvernementaux suédois ont été retirés du capital d’AGRIUM.
Fait rarissime, la Suède est le seul pays au monde dont l’Etat a activé une procédure pénale contre des nationaux suédois à qui on reproche une « pêche illégale au Sahara ». A cet égard, il sied de rappeler que le 19 février 2008, le chef de la diplomatie suédoise, Cari BlLDT, a déclaré au Parlement que “les autorités suédoises ont identifié les navires suédois impliqués [dans des activités de pêche au Sahara] et transmis le dossier aux autorités judiciaires pour faire le nécessaire ». Une procédure devait ensuite être enclenchée en 2008 à l’encontre des ressortissant suédois Ove AHLSTRÔM et Lennart KjELLBERG, propriétaires des navires Aldo et Nordic IV. Le procès a duré 8 ans et s’est achevé en avril 2015.
C’est dire que les mesures de réciprocité décidées par le Maroc jeudi sont plus que justifiées.






