Dépréciation du dinar, inflation, entreprises à l’arrêt, crise sanitaire, incendies de forêt, craintes de récession… Le régime algérien est débordé par des crises sans précédent qui vient s’ajouter à la crise pétrolière et le refus de tout recours à l’endettement extérieur.
Le Haut-Conseil de sécurité (HCS), qui regroupe les principaux hauts responsables de l’Etat, notamment le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, son collègue de l’intérieur et le chef d’état-major de l’armée et le patron de la gendarmerie, est devenu une assemblée complotiste qui permet au régime de se défausser de ses responsabilités et d’accuser des parties étrangères de tous les maux. En ligne de mire : Le Maroc, Israël, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), interdit, et le mouvement islamo-conservateur Rachad, qui n’a pas d’existence légale en Algérie.
Dans un dessin poignant, le caricaturiste Ali Dilem démontre comment le régime algérien répond à la grave crise politique et socio-économique qui ébranle le pays le plus peuplé du Maghreb à travers une propagande complotiste.
Le ton de ces théories est le plus souvent celui du pamphlet ; on n’y reconnaît qu’un régime peu maître de lui-même, qui évite d’aborder de trop graves sujets en refusant de les maintenir toujours à une hauteur digne de la politique. Un régime qui s’abstient laisser de côté les armes usées de la polémique.
La propagande du régime algérien fausse l’histoire et les faits, comme elle méconnaît les faits les plus simples de la statistique. Une rhétorique belliqueuse et énergique pour éviter de s’enquérir des provinces algériennes les plus agitées, les plus mécontentes, démunies de tout.