Oleg Sentov, condamné à 20 ans de prison ne survie qu’à l’aide de compléments alimentaires injectés.
Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, détenu dans le nord de la Russie, atteint mardi son 100e jour de grève de la faim, sans qu’aucun signal du Kremlin ne laisse entrevoir une prochaine libération malgré la pression occidentale et la dégradation de son état de santé.
Le cinéaste de 42 ans, opposé à l’annexion de la Crimée, a cessé de s’alimenter le 14 mai et n’est maintenu en vie que par les compléments alimentaires injectés par l’administration pénitentiaire russe.

Il exige la libération de « tous les prisonniers politiques » ukrainiens emprisonnés en Russie. En dépit des nombreux appels d’écrivains, acteurs ou cinéastes occidentaux en faveur du réalisateur, Moscou refuse de céder sur cette affaire, rappelant la gravité des charges de « terrorisme » lui ayant valu sa condamnation et assurant que le réalisateur doit demander une grâce pour l’obtenir.
Selon sa cousine, interviewée par l’AFP la semaine dernière, « Oleg perd espoir » et « ne croit plus » en une libération. « Il a un pouls très faible de 40 battements par minute. Il se plaint du cœur qui lui fait mal, de faiblesse générale et essaye de ne pas se lever souvent pour ménager ses forces », a raconté Natalia Kaplan après avoir reçu une lettre de son cousin.
Il convient de rappeler qu’en 2015, Oleg Sentov a été condamné à 20 ans de détention pour « terrorisme » et « trafic d’armes » à l’issue d’un procès qualifié de « stalinien » par Amnesty International.
Plus de cent personnalités, dont les réalisateurs suisse Jean-Luc Godard et britannique Ken Loach, avaient alors appelé à « agir vite pour ne pas laisser mourir ».
« Alors que son état de santé semble se dégrader dangereusement de jour en jour, il faut agir. Et il faut agir vite », avaient écrit les signataires, dont la ministre française de la culture, Françoise Nyssen.






