Le comité de défense des victimes de Bouachrine a organisé ce jeudi une conférence de presse à la suite des allégations rapportées par Maâti Monjib dans ses déclarations à la presse.
Avec des déclarations irresponsables faites à sa sortie de prison, Maâti Monjib a «porté atteinte à l’image du royaume en matière des droits de l’Homme» mais il a également «porté préjudice aux victimes de viols et d’agressions sexuelles», ont déclaré unanimement les avocats membres du comité de défense des victimes de Bouachrine.
Lors de son intervention, Me Mohamed El Housseini Kerrout, avocat au barreau de Rabat, a mis en avant «les souffrances des victimes de viols et d’agressions sexuelles», notant que «leurs blessures ne seront jamais pansées». Il a aussi souligné l’importance d’avoir «un cadre légal qui protège et prend en considération les droits des victimes de traite d’êtres humains».
Le membre du comité de défense des victimes de Bouachrine a relevé que les plaignantes sont victimes d’une campagne de diffamation, tout en dénonçant «les multiples tentatives de prétendus organismes de défenses de droits humains de politiser ces affaires afin d’induire en erreur l’opinion publique». Il a aussi précisé que «ces femmes agressées n’ont obtenu aucune prise en charge de leur vécu traumatique et sont dans un véritable état de détresse psychologique».
«Plusieurs victimes d’agressions sexuelles ont aujourd’hui peur de dénoncer leurs bourreaux (…) Il faut rendre justice à ces victimes !», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Me Meriem Jamal Idrissi a rappelé que l’interpellation de Maâti Monjib a été faite sur la base d’une décision de justice pour répondre à des accusations stipulées dans le Code pénal. Elle a aussi noté que «ses propos constituent une transgression de la loi». Elle a expliqué que «les militants des droits humains doivent défendre tout individu, notamment les femmes victimes d’agressions sexuelles».
Elle a ajouté «qu’il faut arrêter de qualifier les femmes victimes de marionnettes actionnées pour coller aux accusés des accusations fallacieuses», tout en jugeant «inacceptable les déclarations de ces personnes qui, en tenant de défendre l’agresseur, s’en prennent aux victimes que le gouvernement a, d’ailleurs, oubliées».
L’avocat Mohamed El Haini a signalé que le comité de défense des victimes de Bouachrine refuse que leur affaire soit considérée comme des traits d’une structure secrète. Il a également fait observer que «ce sont les amis des accusés qui les défendent généralement même s’ils sont, eux aussi, impliqués dans d’autres affaires judiciaires», précisant que les prétendues associations de défense des droits humains trient les victimes à défendre en fonction de leurs agendas.
Il a également rappelé «la fausse interprétation de l’avis consultatif d’un groupe onusien quant à l’affaire de Bouachrine», pointant du doigt «le désir de quelques organismes de l’instrumentaliser».
Quant à Me Abdelfattah Zahrach, il a condamné les propos de Maâti Monjib et a relevé que «les actes criminels pour lesquels Bouachrine a été condamné, ont été documentés», tout en relevant que «ses victimes ont subi toutes les formes d’abus».
Il a aussi annoncé que le comité de victime compte porter plainte en France contre Maâti Monjib pour diffamation et pointé du doigt le silence abasourdissant du gouvernement.
Les victimes de Taoufik Bouachrine, notamment Naïma Lahrouri, Sarah El Mers et Asmaa Hallaoui, et Hafsa Boutahar, vicitme de Omar Radi, ont également pris la parole pour faire part de leurs souffrances et pour dénoncer leurs bourreaux. Elles ont raconté leurs vécus et pointé du doigt les campagnes d’acharnement, lancées à leur encontre par les médias et les amis des accusés.







