Le régime algérien avale lentement ses pilules amères : la sécurisation définitive de la route de Guerguerat jusqu’au poste-frontière où pavoisent désormais des drapeaux marocains, la reprise des relations entre Rabat et Madrid, la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara et la très grande réussite de la coalition internationale réunie récemment au Maroc pour lutter contre la menace de l’État islamique en Afrique.
Reconnaissons à Amar Belani, «l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara au ministère algérien des affaires étrangères», une vertu : quand il s’attaque au Maroc, il recourt sans hésitation à des arguments d’une tout autre époque et recherche imperturbablement jusqu’au fond du moyen-âge politique où patauge son régime des raisons de survie. Sauf que l’enfantement du vieux monde en Algérie se passe péniblement, à en croire les écrits semés dans la presse quotidienne proche du régime et à ce pyramide de volumineuses dissertations que consacre l’agence officielle APS contre le Maroc.
Qu’est-ce qu’il a encore Amar Belani ? Il est irrité contre la grande réussite de Coalition internationale anti-État islamique (EI), réunie le 11 mai au Maroc, et qui s’est engagée à poursuivre la lutte contre la menace incessante de l’organisation djihadiste en Afrique et sa résurgence au Moyen-Orient et dans le reste du monde. Si la réunion ministérielle de cette coalition a rassemblé les chefs de la diplomatie d’une quarantaine d’États, ni Belani ni son supérieur hiérarchique n’y étaient présents, peut-être peu soucieux de la prolifération de la menace terroriste.
L’Algérie prétend tirer de la poussière de ses archives les preuves d’un droit de la milice qu’elle abrite à Tindouf sur une portion du sol marocain. Ces protestations puériles surviennent alors que les démarches diplomatiques conduites par le Maroc avec une grande activité pour assoir définitivement son intégrité territoriale ont connu une grande percée en marge de cette grand-messe. C’est la première fois que cette coalition, lancée en 2014 et qui rassemble 84 Etats et organisations internationales (dont l’OTAN et Interpol), tenait cette assemblée sur le sol africain. Dix-neuf pays africains ont participé à la réunion, y compris le Bénin, pour la première fois. Plusieurs capitales africaines et européennes ont exprimé pour la première fois aussi, et ouvertement, leur soutien au plan d’autonomie marocain.
Le même Belani qui digère mal la décision de l’Espagne de soutenir pour la première fois publiquement, le 18 mars, le plan d’autonomie marocain, qualifié de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution» du «différend» au Sahara. «Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit», a indiqué Abdelmadjid Tebboune après avoir perdu son bras de fer contre la France. Des mots qu’il devrait mieux appliquer avec le Maroc.
Amar Belani se cache derrière le Tribunal de l’Union européenne sis à Luxembourg, dont les conflits d’intérêts ont été dénoncés, pour s’attaquer au Maroc, sans évoquer la Western Sahara Campaign, une officine inféodée à l’Algérie qui s’acharne contre Rabat dans les instances européennes.
«Le droit légitime et inaliénable [du peuple du Sahara] à l’autodétermination et l’indépendance» est une idée morte encore qu’elle compte plus de quatre décennies d’existence, et n’a pas cessé durant ce laps de temps d’être considérée comme une proposition chimérique et dangereuse pour l’équilibre régional. Que dit la communauté internationale ? les pays du monde doivent être maintenus en bonne paix, unis, non divisés en parties ; chacun devrait se contenter de son droit et en réclamer la protection auprès des institutions politiques. Quoi de plus sensé ? et quoi de plus pathétique qu’un voisin malade qui agit dans le seul intérêt d’abaisser le Maroc qui, lui, se rattache à des considérations plus élevées ; destinées à affermir la paix générale et à trancher les contestations qui pouvaient mettre en péril la cohésion en Afrique du nord.
La souveraineté du Maroc sur le Sahara est mise hors du débat, elle remplit toutes les conditions de la légalité. Au reste, y eût-il des doutes à cet égard chez certains pays, ils seraient définitivement levés pour que le Maroc jouisse à perpétuité, pleinement et entièrement de son intégrité territoriale. Lorsque Amar Belani ira interroger ces vieux textes à l’abri desquels il avait cru pouvoir se réfugier, il obtiendra de l’histoire un langage bien différent de celui qu’il lui prête complaisamment. Amar Belani, pris d’un étrange amour pour le Maroc, n’a aucun argument qui vaille.