Un imam marocain s’est vu retirer son droit au séjour en Belgique en octobre 2021 après que des propos polémiques qu’il a tenus en 2009 ont été exhumés.
«Un imam président d’une association fortement influencée par le gouvernement marocain et lui-même proche de l’espionnage marocain expulsé de Belgique» : Sur son compte Twitter, le controversiste complotiste Ali Lmrabet invente des rapports imaginaires d’un imam résidant depuis quatre décennies en Belgique avec les services sécuritaires marocains, désormais sujet obsessionnel pour lui. Ali Lmrabet voit «des sources faisant partie de la communauté du renseignement marocain», partout, avec une constance qui frise le délire.
Cet imam marocain, contrairement aux allégations de Ali Lmrabet, s’est vu retirer son droit au séjour en Belgique en octobre 2021, car il a été considéré comme «une menace à la sécurité nationale», notamment pour avoir appelé à «brûler des Juifs» dans une ancienne vidéo, avait indiqué le gouvernement belge, qui ne mentionne nullement des activités ou des engagements politiques contestés dudit prédicateur.
L’information, révélée par la chaîne publique flamande VRT, a été confirmée par le secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi et par plusieurs médias locaux. M. Mahdi a affirmé dans l’après-midi devant les députés que l’imam, Mohamed Toujgani, n’était «en ce moment pas sur le territoire belge», tout en affirmant uniquement qu’il «était probablement le prédicateur le plus influent de Belgique», a poursuivi le secrétaire d’État.
M. Toujgani prêchait jusqu’à 2021 à la mosquée Al-Khalil à Molenbeek, l’un des plus grands lieux de culte musulman de Belgique. Une ancienne vidéo où il tient des propos polémiques a refait récemment surface. La VRT a souligné que M. Toujgani s’était excusé pour ces propos, évoquant «un dérapage» lié à «la guerre» menée par Israël contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, des confirmations rapportées par des sources médiatiques.
Si la Sûreté de l’État, le service de renseignement civil belge était intéressée M. Toujgani, c’est parce qu’il est considéré comme un religieux influent, responsable de la Ligue des imams marocains de Belgique. La mosquée où il officiait, Al-Khalil, située dans la commune bruxelloise de Molenbeek, est gérée de manière stricte par la Ligue d’entraide islamique (LEI) qui se présente comme «la plus grande institution musulmane de Belgique».
La Sûreté de l’État considère son cas comme «un dossier individuel pour lequel des procédures sont en cours». D’après la VRT, M. Toujgani va contester son expulsion devant la justice.