La Syrie entre dans sa dixième année consécutive de guerre civile. Dans ce pays, la guerre continue de laminer les civils, causant morts et dégâts, et faisant de la Syrie un terrain d’affrontements des grandes puissances.
Jamais les Syriens, descendus dans la rue en mars 2011 pour réclamer démocratie et liberté, n’auraient imaginé que leur « révolution » se transformerait en un conflit qui a fait plus de 380.000 morts. Dix années après, le président syrien Bachar al-Assad semble plus que jamais indéboulonnable. Appuyé par la Russie, l’Iran et le Hezbollah libanais, son régime a repris plus de 70% du territoire, où un principal front demeure : la région d’Idleb, dans le nord-ouest, qui représente l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle.
La guerre a totalement détruit l’économie et rasé des dizaines de villes, provoquant l’exode de plus de 11 millions de personnes. Les déplacés et les réfugiés se pressent aux frontières de l’Europe. Il s’agit de la plus grande vague de déplacements au monde depuis la seconde guerre mondiale. La Syrie est devenue un terrain d’affrontement des puissances internationales et régionales, notamment la Russie et les Etats-Unis ou la Turquie, Israël et l’Iran.
Le conflit s’est complexifié avec la montée en puissance des jihadistes, notamment du groupe Etat islamique (EI). Des années d’offensives ont mis en déroute cette organisation. Malgré l’éradication en mars 2019 de son « califat » en Syrie par des forces kurdes soutenues par une coalition internationale dirigée par Washington, l’EI mène toujours des attaques meurtrières.
Des craintes de voir Bachar Al-Assad réelu en 2021 surgissent encore. Mais c’est craintes ont beaucoup de chances de se réaliser. La priorité du régime syrien est de restaurer le système sécuritaire du pays. Pour ce faire, aucune opposition n’est tolérée. Des ONG continuent de dénoncer les arrestations arbitraires parmi ceux soupçonnés d’être contre le régime. Selon elles, des dizaines de milliers de personnes ont été victimes de disparitions forcées par le gouvernement ou les factions armées.