Dounia Moustaslim et son époux, Adnane Filali, forment un jeune couple de maquignons installé en Chine. Alors que ce duo prétend en découdre contre la corruption et la prévarication, il ne cesse de s’impliquer dans de nombreuses affaires mêlant pornographie et fraude fiscale.
Une capsule révélant la face cachée de ce couple de magouilleurs, installé à Shenzhen en Chine, circule massivement sur les réseaux sociaux. Elle montre, preuves à l’appui, comment ce duo «a barboté dans la pornographie et la fraude fiscale pour finir dans la diatribe visant les institutions marocaines».
«Tout commence au Maroc lorsque Dounia décide de publier un livre de blagues pour enfants grâce au concours d’une entreprise de production marocaine, NEVA STOP INC. Cette entreprise, aujourd’hui, n’existe plus. Mais après quelques recherches fouillées, il ressort tout simplement que NEVA STOP INC est une création de Adnane Filali, époux de Dounia, qui s’illustre comme elle par la diffusion d’affabulations sans fin sur sa chaîne YouTube NIHAO TV», relève le narrateur.
Ce couple suscite de plus en plus l’intérêt de leurs anciens clients marocains qui n’ont pas oublié ses arnaques en série et qui demeurent déterminés à obtenir réparation par tous les moyens, quitte à saisir la justice et toutes les administrations compétentes, dont le fisc, souligne-t-on.
Selon cette vidéo, Adnane Filali, alias Lord ADN, de son nom d’artiste épicurien, se présente aujourd’hui comme un parangon de vertu en lutte ouverte contre les régimes dictatoriaux.
«Né en 1980, Adnane Filali est un ancien élève du lycée Descartes à Rabat, un établissement de la mission française réservée aux enfants d’une certaine élite marocaine qui n’a pas vraiment l’habitude de regarder à la dépense. Il est le fils du septuagénaire Mohamed Filali, un ancien caricaturiste du quotidien L’opinion, qui est devenu le pionnier de la presse jaune au Maroc et se rêvait en magnat des médias à la façon Rupert Murdoch. Il a créé entre les années 80 et 90 une maison d’édition pour diffuser près d’une dizaine de tabloïds sensationnalistes et voyeuriste que les observateurs avertis ont fini par cataloguer comme une presse de caniveau», révèle-t-on.
D’après cette capsule, le père de Adnane Filali a bénéficié d’un soutien financier de l’ancien ministre de l’Intérieur, Driss Basri. «Ce soutien lui a permis d’acquérir une belle villa au quartier résidentiel Hay Riad, à Rabat, où Adnane a passé les plus folles années de sa jeunesse dans une totale insouciance, avant de virer sa cuti et d’adopter médiocrement la posture du «Che» (…) Selon les témoignages des vétérans de la presse nationale, le parcours professionnel de Mohamed Filali, ce père autodidacte originaire de la paisible ville d’Essaouira est flou. Certains n’hésitent pas à affirmer qu’il a amassé une fortune colossale en faisant chanter dans ses publications de piètre qualité plusieurs personnalités publiques en diffamant leur vie privée», poursuit-on. Ce côté charognard semble avoir grandement contribué à alimenter les ambitions interlopes de son fils.
En ce qui concerne la société NEVA STOP INC, créée en 2009 et liquidée soudainement en 2016, le narrateur affirme que son propriétaire n’a jamais déclaré le moindre centime de bénéfices aux impôts marocains. On explique ainsi que cette société, aux allures de mastodonte, s’activait à la fois dans le street marketing, les médias et l’événementiel.
«Divisée en plusieurs filiales, NEVA STOP INC était la société mère d’une pléiade d’autres petites succursales. Elle a été très active sur les réseaux sociaux entre 2013 et 2016, sans être inscrite au registre de commerce. Il s’agit notamment de XTREME IMPACT, société spécialisée dans la distribution de prospectus, NEVA STOP EDITION, qui a édité le recueil de blagues puériles de Dounia Filali, ART SOFT, une entreprise dédiée à la création de sites web et d’applications mobiles, NEVA STOP PRODUCTION, qui s’active dans la production et l’audiovisuel et enfin, EVENT Now, qui propose l’organisation de tout type de festivités, dont des galas, des séminaires pour des opérateurs économiques et des mariages (…) Dans son portefeuille de clients, NEVA STOP INC comptait pas moins de 16 entreprises de renom de la capitale marocaine», indique-t-on.
A ce titre, le narrateur révèle que Adnane Filali a réussi à réaliser cette prouesse entrepreneuriale «avec seulement 10 000 dirhams de capital, comme le montre le rapport circonstancié sur le bilan financier de NEVA STOP INC. Une seule fois, Adnane Filali a déclaré un déficit, l’année de la liquidation de Néva Stalking. Mais à aucun moment, son fondateur et gérant unique n’a payé la TVA ou l’impôt sur le revenu au fisc marocain, ni déclaré qui que ce soit à la CNSS», ajoute-t-on. En outre, ces filiales n’ont jamais disposé d’identifiant fiscal, pourtant obligatoire à toute facturation.
Le magouilleur professionnel, qui a, très manifestement, empoché ses cachets au noir pour éviter toute facturation, est allé encore plus loin dans sa fraude fiscale, convoyant encore plus grand. Le couple Filali s’est ainsi lancé dans la vente en ligne de produits importés d’Asie. Un marché qui semble aussi porteur que prometteur, mais qui a fini par révéler au grand jour le côté Bonnie and Clyde des Filali.
On note que le couple Filali a créé plusieurs pages sur Facebook, dont celle opérant sous le nom de Souk Book, Sherazaade ou encore Luxe Replika, qui proposaient la vente au Maroc de téléphones portables factices et de produits contrefaits importés, dont divers gadgets sexuels et des poupées gonflables dont le prix peut varier de 30 à 13 000 euros selon le poids du portefeuille. De plus, le couple n’hésitait pas à utiliser de faux comptes et à promouvoir leurs marchandises à travers des capsules vidéo et l’affichage de contenus pornographiques pour rançonner le client internaute et l’orienter vers leur boutique en ligne.
L’escroquerie a duré pendant longtemps, suffisamment pour que le couple soit confronté aux multiples acheteurs insatisfaits. Près de 1 500 personnes, dont les réclamations restées lettre morte, ont décidé de s’organiser en collectif pour agir. En 2016, un groupe est créé sur Facebook sous l’appellation «Attention à page Souk Book» pour dénoncer les actes frauduleux du couple Filali. Les membres de ce groupe sont parvenus à matérialiser une plainte judiciaire, sauf qu’ils se sont heurtés à l’anonymat des administrateurs de la page Facebook incriminée.
«Désormais, ses admins sont identifiés. Il s’agit de Dounia Moustaslim et de son époux Adnane Filali. Actuellement établis en Chine et qui ont laissé derrière eux beaucoup de plaignants au Maroc qui attendent d’un pied ferme leur éventuel retour à la mère patrie», précise-t-on.
«Comment le couple Filali a-t-il choisi de réagir à ces plaintes qui ne cessent de s’accumuler? ont-ils trouvé un compromis avec les plaignants, comme le laisse penser la très récente suppression du groupe Facebook ? Ou vont-ils persister à ignorer les requêtes de leurs clients mécontents ? Quelle suite ont-ils donnée à leur business au Maroc ? Qu’est-ce qui, réellement, a motivé leur départ en Chine en 2017 ?», se demande le narrateur de la vidéo qui a promis, à la fin de sa capsule, de révéler prochainement des éléments de réponse explosifs.