Christian Chesnot, grand reporter, vient de signer Le déclassement français. Élysée, Quai d’Orsay, DGSE : les secrets d’une guerre d’influence, avec son confrère Georges Malbruno. Ce livre détaille comment la France a perdu de l’influence au cours des 15 dernières années. Selon eux, la diplomatie est devenue « la Grande muette de la République »
Pourquoi l’éclat de la France au Moyen-Orient et au Maghreb est-il en déclin ? «Le président Macron a eu beaucoup d’enthousiasme, de volontarisme, au début de son mandat mais il a été un peu roulé dans la farine parce qu’il était peut-être trop pressé», explique Christian Chesnot à France Inter. Le journaliste cite l’exemple d’un déplacement en Algérie assez problématique: «Il secoue les dirigeants algériens, convoque le patron de l’armée algérienne pour lui faire une leçon de stratégie militaire donc il casse les codes mais face à des personnages qui ont de l’expérience, il se heurte à un sérail qui va un peu l’asphyxier.»
La France a en effet grandement perdu de son influence dans des régions qu’elles considéraient historiquement comme ses pré-carrés, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, outre l’Afrique de l’Ouest. Le président Macron «a aujourd’hui en face de lui un Maroc en marche qu’il ne peut que jalouser car notre pays avance et engrange des succès (aux plans diplomatique, politique, sécuritaire, sanitaire, etc.), reconnus par la communauté internationale, là où Paris peine lamentablement», détaillent nos sources.
Que reste t’il pour ce chef de l’Etat, sans poids international (comme l’a bien montré son récent face à face avec Poutine), qui a échoué à développer,- au moins à maintenir -, les relations excellentes qu’a entretenues le Royaume avec nombre de ses prédécesseurs ? Peu de choses. Une du moins : «jeter gratuitement l’opprobre, à travers l’affaire Pegasus, sur l’un de ses partenaires du Sud le plus fiable et le plus stable, tout cela pour masquer naïvement son échec de n’avoir pu faire prospérer la relation gagnant-gagnant, confiante et dynamique avec le Maroc, qui fut celle des mandats Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et, dans une moindre mesure, avec François Hollande», explicitent nos sources.






