Le Forum marocain pour la démocratie et les droits de l’Homme a réclamé, lundi dans un communiqué, la libération des détenus sahraouis Fadel Mahdi Barika, Moulay Abba Bouzid et Mahmoud Zidane, emprisonnés dans les camps de Tindouf.
Une lettre a été envoyée au ministre d’État chargé des droits de l’homme, Mustapha Ramid, au Ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à Abdelaziz Benali Cherif ambassadeur d’Alger au Maroc et au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCNUR) appelant à la libération des trois blogueurs sahraouis détenus à Tindouf, à l’extrême sud-ouest du Sahara algérien, zone particulièrement dangereuse, dépourvue de matières premières et dépendante entièrement de la solidarité internationale.
Le Forum appelle également à enquêter sur les conditions de la disparition de l’ancien haut-responsable de la direction du polisario, Ahmed Berrih, qui était chargé des services de sécurité des camps de Tindouf. Ce dernier a été enlevé en Algérie alors qu’il s’apprêtait à gagner le Maroc. Son enlèvement incarne la spirale du rejet des opposants, le tournant national-sécuritaire à l’égard des dissidents et la montée en puissance de l’arbitraire dans la cité algérienne.
La détention politique dans les camps de Tindouf est un sujet qui ne se laisse pas facilement appréhender. Juristes et parlementaires, ministres et hauts fonctionnaires de tous les bords dénoncent les conditions de détention extrêmement rudimentaires dans les prisons de Tindouf. L’utilisation des forces armées dans la répression de troubles dans ce territoire indigne aussi. La répression militarisée et les détentions arbitraires sont considérées comme une norme soutenue par le clan des séparatistes qui utilise la force armée dans le but de réprimer certaines contestations.
Les logiques de stigmatisation, de mise à l’écart et d’enfermement des opposants et des voix dissidentes à Tindouf sont apparues de manière crue depuis quelques années. Des sites érigés, stratégiquement éphémères pour éviter toute focalisation médiatique, reflètent une extension des zones de non droit à l’intérieur des camps déjà indignes de l’humanité.






