Le FMI a assuré mardi qu’il restait disposé à apporter son expertise technique à la Tunisie, en proie à une grave crise politique qui n’a cependant pas empêché l’allocation à Tunis de droits de tirages spéciaux (DTS) représentant 744,1 millions de dollars.
«Nous avons eu des discussions techniques avec les autorités sur leur programme de réforme économique», a rappelé une porte-parole en référence aux réunions qui s’étaient tenues début mai à Washington. «Nous poursuivons notre engagement sur les questions techniques», a-t-elle indiqué à l’AFP. «De même que n’importe quel autre pays membre du FMI, la Tunisie a reçu son allocation de DTS en proportion de sa quote-part», a ajouté la porte-parole du Fonds monétaire international.
Le FMI a émis officiellement lundi une allocation de DTS d’un montant total de 650 milliards de dollars pour accroître les liquidités de ses pays membres dans le contexte de la pandémie de Covid. Ces DTS sont accordés à chaque pays au prorata de leur quote-part. Les pays peuvent les vendre ou les acheter pour augmenter leurs réserves, rembourser un prêt, etc.
«Pressions socio-économiques extraordinaires»
«Nous suivons de près l’évolution de la situation en Tunisie», qui «continue de faire face à des pressions socio-économiques extraordinaires, notamment en raison de la pandémie de Covid-19», a poursuivi la porte-parole du Fonds, se refusant toutefois à commenter la crise. Le 25 juillet dernier, le président Kais Saied s’est octroyé les pleins pouvoirs en Tunisie en invoquant un article de la constitution qui envisage des mesures exceptionnelles en cas de «péril imminent» à la sécurité nationale. Il avait alors limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi et suspendu le Parlement pour une période initiale de 30 jours. Mardi, il a prolongé «jusqu’à nouvel ordre», le gel du Parlement, plongeant un peu plus la jeune démocratie dans l’inconnu.