La croissance économique du Maroc devrait atteindre 2,8% en 2019 du fait d’une contraction de la production agricole et d’une reprise modérée de l’activité hors agriculture, a indiqué, jeudi à Rabat, Nicolas Blancher, le Chef de l’équipe du Fonds monétaire international (FMI) qui a effectué du 29 octobre au 7 novembre 2019 une mission dans le Royaume axée sur la deuxième revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL).
Globalement, la politique économique est saine et les fondamentaux économiques du Maroc sont solides, a souligné M. Blancher, relevant que la politique et les résultats macroéconomiques du Maroc restent solides, en dépit de la volatilité de la production céréalière, de la faible croissance des principaux partenaires commerciaux du pays et des risques externes élevés. Selon les projections du FMI, l’inflation ralentirait à 0,4% et le déficit budgétaire pour 2019 devrait atteindre 4% du PIB, en raison d’une hausse des dépenses en capital plus importante que celles des recettes, a-t-il estimé, notant que le chômage s’est établi à 9,4% au troisième trimestre de 2019 et le taux d’activité à 44,9%.
Dans ce contexte, le déficit des transactions extérieures courantes devrait se réduire à environ 5,1% du PIB en 2019 et les réserves internationales brutes devraient atteindre 25,5 milliards de dollars à fin 2019, soit environ 5,2 mois d’importations, a-t-il ajouté, faisant par de la satisfaction de l’équipe du FMI quant à l’intention des autorités marocaines d’assouplir progressivement le régime de change, ce qui permettra à l’économie nationale de mieux absorber les chocs extérieurs et de préserver sa compétitivité. « Les autorités marocaines restent déterminées à opérer des réformes importantes sur les fronts budgétaire, financier et structurel, ce qui devrait renforcer la résilience de l’économie aux chocs extérieurs et favoriser une croissance plus élevée et plus inclusive », a-t-il dit.
Par ailleurs, l’équipe du FMI salue le renforcement de la solidité du secteur financier, les progrès de l’inclusion financière et l’amélioration du climat des affaires, et encourage les autorités marocaines à accélérer les réformes structurelles afin d’améliorer la gouvernance, la lutte contre la corruption, la réduction des disparités régionales et sociales ainsi que le chômage, en particulier parmi les femmes et les jeunes, ainsi que le renforcement de l’éducation, a souligné M. Blancher.