Ils avaient protesté des mois durant contre la précarité de leur statut et leurs conditions de travail. Le gouvernement a décidé de pratiquer les retenues sur le salaire de quelques enseignants, qui se sont dit consternés par cette décision.
Le mouvement des enseignants de l’Education nationale dits «contractuels» s’avère trop coûteux. Leur gouvernement a procédé, ont annoncé plusieurs d’entre eux, à des «retenues sur salaire» allant jusqu’à 1.500 dirhams pour ceux qui ont arrêté le travail durant les mouvements sociaux auxquels ils ont participé.
Un des enseignants a révélé à Barlamane.com sa «surprise» face à l’amputation de 750 dirhams de sa paye. «Les retenues forcées sur mon salaire ne m’apprendront pas à faire des épargnes pour l’avenir» a-t-il déploré. Le gouvernement, qui a gelé le salaire des enseignants en grève dans un premier temps, a durci ses mesures.
Les enseignants avaient investi massivement la rue en 2019. Ils dénoncent l’entêtement du ministre de l’Education, Saïd Amzazi, qui refuse de céder sur leur principale revendication, à savoir l’obtention du statut de fonctionnaire. Quelque 296.000 élèves ont pâti des absences des enseignants, selon un bilan officiel.
En mars dernier, le gouvernement a lancé une procédure de révocation «pour abandon de poste» afin de pousser les milliers d’enseignants en grève à regagner leurs classes après des mois de manifestations. «La procédure est enclenchée et sera irrévocable si les enseignants ne reprennent par leurs postes dans un délai de 60 jours», avait alors déclaré Saïd Amzazi, «La procédure d’abandon de poste est lancée, car il s’agit bien d’un abandon de poste caractérisé et non d’une grève», avait-il déclaré sans préciser le nombre de personnes concernées par cette sanction injustifiée. «C’est bien dommage que le gouvernement cherche à compromettre toute entente avec les syndicats enseignants» a-t-on regretté.