Le légendaire de la chanson francophone, Jacques Brel, disparu un 9 octobre 1978, n’en finit pas de revenir sur le devant de la scène, puisque, aujourd’hui encore, et comme pour répondre au sens du devoir, notre Association ‘’KalimArt’’ a choisi, pour la troisième édition de son café culturel, de rendre, par le biais du talentueux Mamoun Salaj, un hommage appuyé à celui dont la voix élastique continue de résonner aux oreilles des mélomanes meknassis qui gardent un souvenir vivant de son passage un 3 septembre 1964 à la cité ismaïlienne.
Vieilles aujourd’hui de 60 ans, les présentations du Grand Jacques, légende de la chanson française, au cinéma Camera de Meknès pour quatre jours successifs, ont été vécues le jeudi 3 octobre comme une évocation d’une mémoire collective que notre jeune ‘’Kalimart’’, s’est employée avec ardeur et enthousiasme, à éveiller, en invitant aux locaux du somptueux palais Terrab, le très talentueux Mamoun Salaj, pour célébrer la voix dans tous ses éclats, et rappeler le côté fédérateur de ce personnage mythique de la chanson française qui a légué au monde de l’art un immense héritage musical.
C’est donc un patrimoine plaisant et engageant à la fois, que Kalimart a choisi de mettre en avant, lors de cette soirée artistique, haute en couleurs, animée par le Brel marocain, Mamoun, qui nous a embarqués, de notre plein gré, pour une fabuleuse promenade de deux heures, dans l’univers artistique du Grand Jacques, légende vivante de la chanson française.
Après des présentations glorieuses dans plusieurs manifestations artistiques au Maroc et ailleurs, le grand Mamoun, connu pour sa voix exceptionnellement expressive et sa personnalité attachante, a poussé très fort son talent pour emporter le public, dans une ambiance de musicalité intense, ponctuée de moments d’éclats de rire et de détente, apportés par notre chanteur, rigoleur humoriste.
Jacques Brel et Mamoun Salaj
Héritier d’un grand nom, celui de son oncle, l’incontournable Tayeb Sediki, notre Brel marocain, a su captiver la salle dès les premières notes, faisant revivre au public meknassi le répertoire Grand Jacques, au rythme de ses envoûtantes sonorités. Ne dites pas que Mamoun est un simple chanteur. Lui c’est le subtil et le pénétrant, l’artiste accompli, respecté et admiré de tous. C’un conteur d’âme qui a toujours lutté pour que l’art conserve sa noblesse, incarnant ainsi l’excellence artistique marocaine.
Dans chaque chanson interprétée : ‘’Quand on a que l’amour’’, ‘’la valse à mille temps’’, ‘’Ces gens-là’’, et une dizaine d’autres parmi le répertoire du Grand Jacques, on le voit imprimer son cachet propre et sa voix déchirante, tantôt modérée, tantôt volcanique, au gré des mots et des textes que la légende de la chanson française a su manier avec une virtuosité rare.
Mais c’est ‘’ Ne me quitte pas’’ qui va immerger le public dans une réelle intensité musicale, insufflant du coup un air très fort de gaité et d’enchantement dans le spacieux salon du palais Terrab, qui retentissait d’applaudissements. Preuve de l’universalité de la chanson et de son éternelle actualité. Une chanson où chaque mot, chaque répartition est un tableau vivant qui lui a valu d’être sélectionnée meilleure chanson du XXᵉ siècle, par le Conseil international de la musique (CIM), un réseau mondial d’institutions exerçant dans le domaine de la musique.
Cet hommage pittoresque, vivace que ‘’KalimArt’’ rend à l’un des plus grands chanteurs de tous les temps, est rendu aussi à Meknès, avec l’ambition de redonner à la ville le prestige artistique et culturel qu’elle mérite. Une ville aimée de Brel et de nous tous, où l’art doit de nouveau fleurir avec la force et la beauté qu’il avait autrefois.
Meknès n’est plus la riante du temps de Jacques Brel, n’est plus le petit Paris. Elle est même aujourd’hui la plus endormie des villes impériales, après un âge d’or insufflé par le Sultan Moulay Ismail qui en fait sa capitale. Elle a tant besoin d’initiatives volontaristes à même de réinventer son prestige. Et c’est dans cet esprit que l’association KalimArts œuvre, et cette soirée est un pas de plus dans cette direction.