Le groupe laitier espagnol Pascual a conclu un accord stratégique avec l’entreprise marocaine AJP pour fabriquer ses produits dans l’usine que cette dernière détient à Meknès. Selon la société, «cette opération marque une étape décisive pour affermir sa présence en Afrique du Nord», où elle entend accroître son ancrage commercial en accompagnant la croissance de la classe moyenne locale.
Le groupe a parallèlement constitué la société Pascual Afrique du Nord et conclu un accord de distribution avec la firme marocaine Activ Distribution, active dans près de 10 000 points de vente sur l’ensemble du territoire, notamment dans les régions de Rabat, de Casablanca et du nord du pays. Pascual a précisé qu’à la différence d’autres marchés où elle agit par coentreprise, «elle privilégie au Maroc une présence directe, limitée à des accords de fabrication et de distribution».
Marché intérieur et stratégie d’expansion continentale
Le directeur de la zone internationale, Tomás Meléndez, a précisé que cette orientation «ne répond pas à une logique de délocalisation, mais à un projet conçu pour le marché marocain». Selon lui, «le pari repose sur une économie intérieure soutenue par une classe moyenne émergente, une inflation contenue et une population jeune en croissance».
le Maroc représente, selon l’entreprise, «un espace stratégique où Pascual est déjà présente dans plus de 90 % des points de vente de Tanger et Tétouan». Le groupe table sur un doublement de son chiffre d’affaires local dans les deux années à venir, après avoir réalisé, l’an passé, près de 50 millions de dirhams (environ 4,7 millions d’euros).
Présente dans soixante pays, Pascual a triplé, en trois ans, son activité extérieure pour atteindre 70 millions d’euros, et «projette d’atteindre les 100 millions d’euros en 2027». Le groupe revendique des positions consolidées dans vingt-sept pays africains, en tête de marché en Guinée équatoriale, au Cap-Vert, aux Seychelles, en Angola et en Guinée-Conakry. Il a également entamé ses opérations en Mauritanie et prévoit d’étendre ses activités au Maghreb et au nord du continent.
L’exercice le plus récent s’est soldé par un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros et un Ebitda de 65 millions, en hausse de 27 % sur un an. Pascual a précisé que «l’activité internationale représente désormais plus de 7 % de son chiffre d’affaires total», soit 60 millions d’euros de ventes extérieures, en progression de 9 % par rapport à 2024.
Cette expansion au-delà des frontières espagnoles constitue, pour le groupe présidé par Tomás Pascual, «l’un des leviers essentiels de sa croissance globale», fondée sur une présence industrielle équilibrée entre l’Europe et l’Afrique.






