La demande du juge intervient après que la Défense a refusé de fournir à la Garde civile l’identité avec laquelle Brahim Ghali et ses compagnons sont entrés en Espagne, affirme le site ABC.
L’instruction judiciaire de l’affaire Gali, l’entrée clandestine et l’hospitalisation du leader du Front Polisario en Espagne, mettent en difficulté les autorités de l’armée de l’air à Saragosse, affirme ABC, le quotidien madrilène. «Le juge a exigé qu’ils révèlent, par écrit, l’instance qui a autorisé l’atterrissage de l’avion dans lequel Brahim Ghali est arrivé en Espagne, et si cette source décisionnaire l’a fait par ordre ou indication préalable d’une ou plusieurs autres autorités». Le juge veut connaître en détail la chaîne de commandement, civile et militaire, qui est intervenue dans une affaire qui touche pleinement le gouvernement Sánchez et qui a déclenché une grave crise diplomatique avec le Maroc.
C’est l’une des neuf questions que le magistrat Rafael Lasala a formulées, après que la Défense a refusé de répondre à sa première demande. Dans ce document, il a réclamé des détails sur l’identité avec laquelle Brahim Ghali et ses compagnons sont entrés en Espagne après avoir atterri à Saragosse.
Le leader du Polisario a été transporté en ambulance à l’hôpital de Logroño, où il est resté admis durant plusieurs semaines. Après avoir été démobilisé, il est rentré en Algérie par avion. Le leader du Polisario est inculpé par la justice espagnole dans une affaire de génocide.
M. Lasala, président du tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse, a ouvert une procédure pénale sur l’affaire Ghali, après avoir accepté une plainte déposée par un avocat de Malaga, Antonio Urdiales. Ce dernier considère que l’entrée de Ghali dans le pays a été fallacieuse.
«Le 31 mai, le juge Lasala a rendu une ordonnance dans laquelle il a demandé au détachement de la Garde civile de l’aéroport de Saragosse de préciser qui voyageait dans cet avion en provenance d’Algérie, leurs identités et les documents qu’ils transportaient et avec lesquels ils étaient entrés en Espagne. Il a donné un délai de cinq jours à la Garde civile pour communiquer ces informations au tribunal. Mais la Garde civile n’a envoyé qu’une réponse de cinq lignes dans laquelle elle dit que les données exigées par le juge sont indisponibles, car les autorités militaires ne les lui ont pas fournies», continue ABC.
«Les autorités militaires ont informé le personnel de la Garde civile à Saragosse que l’occupant algérienne était un personnel diplomatique, donc exempté du passage des douanes, sans préciser son identité», indique la lettre officielle adressée au juge par la Benemérita. La seule chose qui est détaillée confirme le vol arrivé d’Algérie n’a pas atterri à l’aéroport de Saragosse mais aux installations militaires voisines, la base aérienne. Et que ledit avion est «propriété de la présidence algérienne», précisant l’immatriculation et la marque de l’avion.
Devant cette opacité, le juge est revenu à la charge, en décidant d’établir une décision qui comprend une batterie de questions avec lesquelles, entre autres, il veut déterminer qui était finalement responsable d’avoir autorisé l’entrée de Brahim Ghali en Espagne.
Les questions ont été adressées par le juge au commandement militaire aérien de Saragosse, responsable de la base où a atterri l’avion transportant le leader du Polisario. Entre autres données, le magistrat demande au corps militaire de détailler «la raison pour laquelle Ghali a atterri dans la zone militaire de l’aéroport» et que l’«autorisation d’atterrissage de l’avion susmentionné soit indiquée, précisant à la fois le nom et la fonction du responsable qui l’a donnée, ainsi que s’il a agi conformément aux ordres ou à l’indication préalable d’une autre ou d’autres autorités, communiquant dans ce cas lequel ou lesquels ils étaient» détaille ABC.
Le juge exige aussi du commandement militaire de la base de Saragosse de préciser «si tous les occupants étaient du personnel muni d’un passeport diplomatique et si l’un d’entre eux était Brahim Ghali, et d’indiquer dans l’affirmative de quel pays le passeport diplomatique a été délivré».