Historiquement, la question palestinienne a été constamment une cause centrale pour les Marocains, depuis le temps des Almohades quand des guerriers du Maghrib Al Aqsa sont allés combattre aux côtés de Salaheddine. De nos jours, il existe une volonté délibérée de semer la discorde entre les Marocains sur cette question. L’instrumentalisation politicienne de la tragédie d’un peuple martyr pour ternir l’image de tout un peuple et insulter ses symboles ne peut qu’être contre-productive et laisser des plaies ouvertes pour longtemps.
Depuis le déclenchement de l’offensive meurtrière d’Israël contre la population de Gaza, après les événements du 7 octobre, des forces politiques et des groupes idéologiques bien déterminés ne ratent aucune occasion pour lancer des attaques au vitriol contre le royaume. Le dernier épisode en date est l’affaire de l’étudiante portant le keffieh à la cérémonie de sortie des lauréats de l’école supérieure de technologie de Casablanca, relevant de la faculté des sciences à Ben M’sick.
Le doyen de la faculté a refusé de remettre son diplôme à ladite étudiante, sous prétexte que celle-ci arbore un symbole politique. L’interprétation du doyen est, pour le moins, sujette à caution, particulièrement dans les circonstances actuelles que vivent les Palestiniens à cause de la folie meurtrière du Tsahal. Même en temps normal, le keffieh ne doit déranger personne, parce qu’il symbolise la lutte légitime, brave et honorable du peuple palestinien.
Cela dit, l’incident a été encore une fois amplifié par quelques voix nuisibles pour s’acharner sur le Maroc et ses institutions, comme si le comportement individuel du doyen incarne la politique officielle de l’État. Quand est-ce qu’un acte isolé d’une seule personne va valoir la damnation à tout un pays de plus de 36 millions d’habitants ? Tout d’abord, la section locale du Syndicat de l’enseignement supérieur a condamné, au quart de tour, la méprise du doyen, exprimé sa solidarité avec l’étudiante et appelé «à une position ferme à l’encontre de cette attitude contre-nature.»
La position du Syndicat et les condamnations sans concession de toutes parts n’ont pas trouvé grâce aux yeux des grossistes de la haine, qui n’attendaient que cela pour revenir à la charge sur l’accord tripartite Maroc-US-Israël. A croire que le comportement du doyen fait partie des dispositions de l’accord politique, pourtant salué par l’Autorité nationale palestinienne.
D’un autre point de vue, il y a une obstination assumée de certaines parties, à leur tête les forces lamentablement battues aux dernières élections et leurs alliés, à importer tous les problèmes du monde et d’en faire des sujets de débat national. Par exemple, l’Iran, qui soutient ouvertement le Polisario, ne constitue pas un danger pour la sécurité nationale, aux yeux de l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, dont le parti était aux affaires lors de la signature de l’accord tripartite. On n’a pas entendu Benkirane condamner la réception des séparatistes par les miliciens de l’Iran en Irak. Ces derniers ont promis une aide militaire substantielle au Polisario pour tuer des Marocains. Si cela se produit, tous les laudateurs du régime des ayatollahs en seront les complices.
En s’appuyant sur la logique de Benkirane et ses amis de la Qawma, tous les pays du monde, y compris la Turquie et le Qatar, ont le droit de jouir de la souveraineté nationale et de préserver leurs intérêts supérieurs, à l’exception du Royaume du Maroc, qui doit sacrifier tous ses engagements internationaux pour faire plaisir à une poignée de névrosés, peu soucieux de ce qu’en pensent réellement les Marocains.
La question palestinienne demeurera dans le cœur et au cœur des préoccupations du peuple et de l’État marocains, parce que c’est une question de principe et de devoir moral et religieux, contrairement à ceux qui l’exploitent honteusement pour se refaire une virginité politique.