D’après les critiques littéraires interrogés par le magazine français Livres Hebdo, l’auteur de Houris, un écrivain antirégime, a de bonnes chances d’inscrire son nom au palmarès du plus prestigieux des prix ce lundi 4 novembre.
La finale du prix Goncourt lundi est largement vue comme une âpre confrontation entre Kamel Daoud et Gaël Faye, deux auteurs explorant le passé mémoriel de l’Algérie et du Rwanda. La maison d’édition Gallimard, qui publie le roman de Kamel Daoud censuré en Algérie, a été priée de ne pas se rendre au Salon du livre d’Alger en novembre. «Il nous a été interdit de venir, sans qu’on nous ait donné de raison», avait précisé une porte-parole de la maison d’édition en octobre.
La 27e édition du Salon du livre d’Alger, au palais des expositions des Pins maritimes, est programmée du 6 au 16 novembre. Le roman illustre de Gallimard lors de cette rentrée littéraire est Houris, du Franco-Algérien Kamel Daoud, fiction qui revient sur la guerre civile en Algérie, entre 1992 et 2002, également appelée la «décennie noire.»
Or comme l’écrit l’auteur dans son roman et le rappelle l’AFP, la loi algérienne interdit toute évocation dans un livre des événements sanglants de cette époque, ce qui empêche que Houris y soit publié ou même importé.
Le plus prestigieux des prix littéraires francophones doit être décerné au restaurant Drouant à Paris, comme le veut la tradition depuis l’édition 1914 du Goncourt.
Cette élection, décidée par dix jurés, risque d’être serrée entre deux fictions, Houris (éditions Gallimard), sur les massacres de la «décennie noire» algérienne, et Jacaranda (éditions Grasset), sur l’après-génocide au Rwanda.
D’après six journalistes littéraires interrogés par Livres Hebdo, Kamel Daoud part favori. Ils sont cinq à le voir couronné, dont l’une d’entre elles qui avance que deux jurés «auraient récemment viré de bord», au profit de l’auteur franco-algérien.