«Contrairement à ce que certains pensaient, le Maroc a pris des mesures de contrôle en amont et avec un sérieux qui a surpris son environnement voisin» écrit le média espagnol.
Pour endiguer la pandémie dès son déclenchement, les autorités marocaines ont multiplié les mesures de restrictions, avec déploiement de blindés, barrages routiers et patrouilles de contrôle. Casablanca et Marrakech, les capitales économique et touristique du Maroc, ont connu une sévère mise en quarantaine. Dans plusieurs villes, dont Rabat et Tanger, des quartiers touchés par des foyers infectieux ont été bouclés, plusieurs plages prisés par des foules en quête de fraîcheur ont été fermées.
«Le Maroc a surpris plusieurs qui pensaient que le pays du Maghreb ne prendrait pas la pandémie au sérieux. C’est précisément le contraire qui s’est produit depuis le déclenchement de la crise: un contrôle rigoureux et des mesures précoces. Alors que l’Espagne n’était pas encore confinée, le 12 mars, le Maroc a déjà annoncé la fermeture de toutes ses frontières: terrestre, maritime et aérienne. Le lendemain, les liaisons maritimes et aériennes avec l’Espagne ont été immédiatement suspendues. Et quelques jours plus tard, les frontières terrestres avec Ceuta et Melilla ont été fermées» écrit El Confidencial qui note que «l’utilisation d’un masque obligatoire était également une mesure anticipée.»
Suivi des cliniques privées
«Il est pratiquement impossible qu’il y ait eu des cas de fraude au niveau des tests dans les cliniques privées au Maroc. Lorsque la pandémie a éclaté, elles étaient toutes fermées et dès leur ouverture, le ministère les a contrôlées dès le premier instant. [Ces établissements] risquent de lourdes amendes et la fermeture totale et définitive en cas d’infractions», affirment des avocats experts en corruption médicale de Casablanca. En effet, «le Laboratoire international d’analyse biomédicale, l’un des plus importants du Maroc, n’a ouvert ses portes qu’à la mi-juillet, étant l’un des premiers à effectuer environ 300 tests par jour. À partir de là, le ministère de la Santé a étudié la possibilité d’ouvrir d’autres laboratoires par étapes» ajoute la même source.
Le 24 novembre, l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM) a décidé de sanctionner plusieurs cliniques privées qui surfacturaient les patients en Covid-19, et les montants de trop seront désormais restitués aux patients. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire du contrôle et de la supervision qui ont été effectués dans le secteur privé en ce qui concerne la gestion de la pandémie.
Vaccination de masse
«Le Maroc est maintenant sur le point de commencer sa campagne de vaccination de masse. Il a acheté le vaccin chinois Sinopharm et a déjà obtenu la livraison de 10 millions de doses, ce qui permettrait la vaccination de cinq millions de personnes. Premièrement, les professionnels de la santé, les forces de sécurité, les enseignants et le personnel dans le domaine de l’éducation seront vaccinés. Les personnes à risque, comme celles de plus de 65 ans, ainsi les personnes atteintes de pathologies qui les rendent plus vulnérables au virus sont aussi concernées. Une fois ces personnes vaccinées, les adultes continueront de se faire vacciner, toujours sur une base volontaire» note la même source. «Il est prévu de vacciner 80% de la population marocaine de plus de 18 ans en une période de trois mois», a publié la presse marocaine locale. Redouane Abouqal, du CHU Ibn Sina de Rabat, membre du comité technique et scientifique du Covid et principal investigateur de l’avancement de l’essai clinique du vaccin anticovid-19 au Maroc, a défendu à plusieurs reprises le vaccin chinois contre ses nombreuses critiques. «J’entends beaucoup dire que les données chinoises ne sont pas transparentes, cependant, les vaccins chinois ont parfaitement suivi le développement scientifique habituel de tous les autres vaccins. Ils sont passés par les mêmes procédures scientifiques transparentes et aucun effet secondaire n’a été observé», a-t-il précisé.
Le vaccin au Maroc a été testé sur 600 volontaires appartenant à l’armée. La condition était que les 600 avaient une PCR négative et qu’ils n’avaient pas passé la maladie. Ces patients ont été divisés en deux groupes: l’un qui a reçu le vaccin et l’autre qui a reçu un placebo.
Récemment, le Maroc a institué un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin, a fermé des bars et des restaurants dans les grandes villes, telles que Marrakech, Fès et Casablanca, et a interdit les fêtes et les célébrations.
«Un pays qui, contrairement à ce que certains pensaient, a pris les mesures à l’avance et avec un sérieux qui a surpris son environnement voisin. Le Maroc a rapporté le premier cas positif le 2 mars et à partir de ce moment, il é commencé à travailler sur les mesures sanitaires avec agilité. Le 15 avril – selon les données du ministère marocain de la Santé – 8 404 personnes avaient été testées, dont 1 988 cas positifs, 127 décès et 218 guéris» conclut la même source.






