Le Maroc prévoit d’émettre la première obligation internationale depuis quatre ans en novembre, d’une valeur d’environ 1 milliard de dollars, a annoncé mardi le ministre des Finances.
« Nous voulons utiliser cette fenêtre car nous avons attendu que les taux d’intérêt soient bas », a déclaré Mohamed Benchaaboun lors d’une conférence de presse pour discuter du plan budgétaire du gouvernement pour 2020. Le gouvernement envisage de recourir à un emprunt en dollar ou en euro, a déclaré un haut responsable du ministère des Finances, mais Benchaaboun a indiqué que ces fonds ne pourraient pas dépasser 1,5 milliard de dollars.
La dette publique devrait représenter 66,2% du produit intérieur brut en 2019, selon la Banque centrale. Le Maroc vise à maintenir le déficit budgétaire de 3,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, identique à celui de 2019, a déclaré Benchaaboun, confirmant les chiffres déjà rapportés. Il prévoit une croissance économique de 3,7% l’an prochain, sur la base d’une récolte de céréales moyenne de 7 millions de tonnes et d’un prix du pétrole de 67 dollars le baril. La banque centrale et le Fonds monétaire international ont déclaré s’attendre à une croissance de 2,7% cette année.
Par ailleurs, le projet de budget prévoit des mesures destinées à aligner le Maroc sur les normes internationales en matière de fiscalité des zones de libre-échange et du centre financier et commercial du Maroc, Casablanca Finance City (CFC). Les sociétés de CFC seront taxées à 15% à la fois sur leurs activités locales et sur leurs activités d’exportation à partir de 2021, après une exonération fiscale de cinq ans, a déclaré le ministre.
L’UE a fait pression pour adopter la réforme après avoir maintenu le Maroc sur une soi-disant liste grise de juridictions fiscales non coopératives en mars. L’Europe aurait pu inscrire le Maroc sur la liste noire s’il n’avait pas supprimé les exonérations fiscales pour les banques et les avoirs offshore. Le ministre a également déclaré que le projet de budget incluait des mesures visant à renforcer la confiance des contribuables, citant des incitations à encourager la déclaration des avoirs imposables au pays et à l’étranger et à promouvoir le rapatriement des espèces en devises dans les banques locales.