Le Maroc est pleinement attaché aux fondements, objectifs et principes humanitaires de la convention sur les mines anti-personnel (Convention d’Ottawa), a affirmé l’ambassadeur du Royaume aux Pays Bas, Abdelouahab Bellouki.
Conduisant la délégation marocaine aux travaux de la 19ème réunion des États Parties à la convention sur les mines anti-personnel, qui se tient à La Haye sous format virtuel du 15 au 19 novembre, M. Bellouki a souligné que «le Maroc, bien qu’il ne soit pas État Partie à la Convention, s’investit de manière concrète dans l’application de ses dispositions, conformément à ses engagements internationaux, en particulier l’accord signé avec la MINURSO en 1999, relatif à l’échange d’informations, le marquage des zones de mines, le déminage et la destruction des mines et des restes explosifs de guerre».
Selon un communiqué de l’ambassade du Maroc à La Haye, cette réunion a été, en effet, l’occasion de mettre en avant les efforts consentis par le Royaume, notamment par le biais des Forces Armées Royales, des autorités locales et des acteurs de la société civile, tels que le Croissant Rouge Marocain, pour lutter contre le fléau des mines anti-personnel.
A cet effet, l’ambassadeur Bellouki a souligné que le Maroc est le seul pays parmi les États non-Parties à soumettre annuellement, de manière volontaire, le rapport national de transparence, en vertu de l’article 7 de la Convention.
Pour ce qui est des actions entreprises par le Maroc, conformément à la Convention, l’ambassadeur a cité le déploiement sur le terrain en permanence de 13 modules de déminage.
Il a également indiqué que 400 détachements de déminage ont été actionnés durant la période s’étalant de janvier 2014 au 31 octobre 2021 et que 1.111 interventions ont été réalisées durant cette même période.
Au 31 octobre 2021, a affirmé l’ambassadeur, une superficie de 5.950,47 km² a été dépolluée engendrant la découverte et la neutralisation de 96.792 mines terrestres, dont 49.348 mines anti-personnel et la destruction de 21.522 restes explosifs de guerre.
Il a également rappelé que du 9 novembre 2020 au 5 juillet 2021, la dépollution des zones minées suspectes aux frontières Est du Royaume a donné lieu à la découverte et la destruction de 262 mines antichars, 2.931 mines anti-personnel, 123 restes explosifs de guerre et la dépollution d’une superficie de 359.870 m².
M. Bellouki a précisé dans ce contexte que 86.967 personnes issues des Provinces du Sud du Royaume (dont 47% de femmes et plus de 54.910 enfants de moins de 18 ans) ont bénéficié de campagnes de sensibilisation sur l’éducation aux risques, entre 2017 et 2020, entreprises par le Croissant Rouge Marocain, en coordination avec le Comité International de la Croix Rouge, et les autorités locales.
En dépit de ces efforts, a-t-il relevé, le Maroc continue de déplorer des victimes d’incidents de mines et de restes explosifs de guerre, précisant que 2 707 victimes, dont 813 décès, ont été enregistrées dans les Provinces du Sud du Royaume entre 1975 et le 31 octobre 2021. Ces pertes humaines, a-t-il dit, sont dues essentiellement aux mines et dispositifs piégés posés de manière anarchique par les milices séparatistes du polisario.
L’ambassadeur a noté que les autorités marocaines compétentes, conscientes de leurs responsabilités, prennent en charge avec célérité les personnes victimes d’incidents liés aux mines anti-personnel, en leur apportant le soutien médical et l’accompagnement psychosocial nécessaires.
Conformément au cadre législatif national, a-t-il poursuivi, le Maroc assure l’indemnisation de toutes les victimes d’incidents survenus sur le territoire national, sans distinction aucune quant à l’origine de ces engins meurtriers, bien qu’ils soient, à grande échelle, l’œuvre des milices séparatistes du polisario.
Concernant la coopération internationale, a ajouté l’ambassadeur, le Maroc demeure un acteur dynamique et un partenaire crédible dans le cadre de l’action contre les mines, et ce, avec 101 activités conduites depuis janvier 2012 jusqu’en octobre 2021. Il a rappelé dans ce cadre que de nombreux responsables, civils et militaires, venant de divers pays ont poursuivi des formations relatives aux activités de déminage et dépollution au sein du Centre d’Instruction du Génie et l’Unité de Secours et de Sauvetage relevant des Forces Armées Royales.