Difficile de trouver des masques chirurgicaux au Maroc. La quasi-totalité des pharmacies et des fournisseurs d’équipement médicaux n’a plus rien en stocks.
La rupture de stock des masques illustre sans mal l’inquiétude qui gagne la population quant aux risques de la propagation du nouveau coronavirus au Maroc. Depuis quelques jours, les ventes de masques chirurgicaux s’envolent. Cependant, les professionnels ne parlent pas de pénurie, rapporte l’économiste.
« Nous n’avons pas eu de remontée d’informations par rapport à une éventuelle pénurie de masques », rassure Ahmed Filali, président du Syndicat national des cliniques privées. Mais dans certains cabinets dentaires relevant d’une mutuelle du secteur public, les dentistes attendent toujours leurs lots de masques. « Pour le moment, il s’agit beaucoup de spéculation. Nos confrères reçoivent de plus en plus de demandes de la part d’intermédiaires qui ne sont même pas spécialisés dans la commercialisation des dispositifs médicaux. Ils sont parfois disposés à acheter toutes les quantités disponibles pour les exporter », indique à l’économiste Anouar Yadini, président de l’Association marocaine des professionnels des dispositifs médicaux (AMPDM).
La prévalence des cas d’infection a poussé le gouvernement chinois à lancer une campagne d’importation massive des masques chirurgicaux. Par conséquent, les opérateurs marocains se sont positionnés pour répondre au marché chinois où les besoins se chiffrent en millions d’unités. D’autres pays sont en train de constituer un stock de sécurité soit pour répondre aux besoins actuels, soit pour les anticiper.
D’après l’Association marocaine des professionnels des dispositifs médicaux, l’exportation massive de masques chirurgicaux n’est pas pour autant inquiétante car le Maroc est encore à l’abri de la crise. A part les besoins d’export, les distributeurs peuvent encore répondre aux commandes des professionnels de la santé puisque le Maroc compte deux usines de fabrication de masques, sans oublier une unité relevant de la Gendarmerie. Ainsi, le marché des masques chirurgicaux se répartissait entre 15 à 20% pour la production locale, le reste était exclusivement importé pour augmenter sa production en bandages, compresses, masques chirurgicaux et autres dispositifs de production.