La région du Mont Kenya a exprimé son grand intérêt à nouer des partenariats stratégiques et établir une coopération accrue embrassant plusieurs domaines avec des régions similaires du Maroc, lors d’une réception offerte, lundi soir à Nairobi, par l’ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou.
Les gouverneurs et vice-gouverneurs du Mont Kenya ont exprimé cette volonté lors d’une réception offerte, lundi soir à Nairobi, par l’ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou. L’occasion a été saisie pour mettre en avant la complémentarité des économies kényane et marocaine et aussi l’intérêt pour les deux pays d’explorer tous les moyens possibles pour dynamiser et diversifier leurs échanges économiques, forts en cela de leurs statuts en tant que fortes économies dans leurs régions respectives. A noter que, la région du Mont Kenya, regroupe une dizaine de comtés et contribue à hauteur de 60% du PIB du pays.
Les relations entre le Maroc et le Kenya se réchauffent depuis 2007, lorsque la République du Kenya a réaffirmé le gel de sa reconnaissance de la prétendue « rasd », accueilli favorablement l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara en vue de trouver une issue à cette question et salué les négociations directes entre les parties sous les auspices des Nations unies. Suite à cela, le Maroc a décidé de rétablir ses relations diplomatiques avec le Kenya au niveau des ambassadeurs. Depuis, les deux sont devenus des alliés diplomatiques solides. En aout 2019, le Kenya n’a pas hésité à solliciter l’appui du Maroc pour sa candidature à l’adhésion au Conseil de sécurité des Nations Unies. «Comme vous le savez, le Kenya se bat pour un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2021-2022 et demande donc le soutien du Maroc pour cette candidature», a déclaré le représentant des Affaires étrangères, Arthur Adambi, cité par le média kenyan Standard Media.
A l’issue de la réception du lundi, le gouverneur du comté de Meru, Kiraitu Murungi, a exprimé au nom des autres comtés de la région du Mont Kenya, qui regroupe presque la moitié de la population du pays, selon le dernier recensement de 2019, la volonté de bénéficier de «l’expérience avérée et réussie du Maroc en matière de gestion des ressources en eau, ainsi que dans les domaines de l’agriculture et des énergies renouvelables». Plus concrètement, les responsables ont émis le souhait de, non seulement bénéficier de l’expérience du Maroc dans les domaines précités, mais aussi de tisser un partenariat avec une région marocaine qui présente des similitudes et aussi des opportunités d’échange de produits et de compétences.
Les gouverneurs et vice-gouverneurs des comtés du Mont Kenya ont aussi exprimé leur volonté d’entreprendre très prochainement une visite de travail au Maroc au cours de laquelle ils auront l’occasion d’échanger avec leurs homologues, présidents des régions du Maroc, les opportunités de partenariat et de coopération. Ils ont saisi cette occasion, marquée par la présence de responsables de l’OCP et de Bank Of Africa, pour appeler les deux groupes à investir dans cette région à fort potentiel, notamment les comtés de Kiambu, Kirinyaga, Laikipia, Nyeri, Embu, Nyandarua, Meru, Murang’a, Tharaka Nithi et Nakuru, qui forment la région du Mont Kenya, noyau de l’économie du Kenya.
Ces partenariats ne sont pas les premiers à lier le Maroc et le Kenya. Les deux pays sont liés par un partenariat multidimensionnel, marqué par une coopération accrue dans plusieurs domaines, à savoir politique, sécuritaire, commercial, culturel et dans la lutte contre le terrorisme. Le Maroc a largement contribué à l’accès à l’électrification renforcée grâce en participant à l’extension du projet d’électrification rurale Giriftu-wajir, au nord-est du Kenya, ou encore son soutien à la « Campagne au-delà de l’objectif zéro » (Lady’s Beyond Zero Campaign), initiée par la Première Dame du Kenya Margaret Kenyatta et soutenue par le Maroc, ou encore le groupe OCP, déjà présent au Kenya, qui oeuvre pour diversifier et immuniser la production agricole du pays.