De hauts responsables de la police éthiopienne et marocaine se sont réunis «pour discuter des voies à emprunter afin de renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité», selon des sources officielles à Addis-Abeba. Le commissaire général adjoint Melaku Fanta, à la tête du département de la prévention de la criminalité de la police fédérale d’Éthiopie a rencontré Farah Boulhatah, directeur du renseignement au sein de la DGSN, la police marocaine.
Au cours de leurs entretiens, les deux parties ont échangé sur les possibilités de collaboration entre leurs institutions respectives face aux défis sécuritaires communs. Les discussions «ont principalement porté sur la lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme, avec un intérêt particulier pour la mise en place de stratégies conjointes et la conduite d’opérations coordonnées entre les deux pays», selon la même source, ajoutant que le souhait de raffermir les relations entre les deux nations, en s’appuyant sur une coopération policière accrue «a été clairement affirmé.» En juillet 2024, l’Éthiopie et le Maroc ont entrepris des démarches significatives pour approfondir leur coopération militaire, posant ainsi les jalons d’une collaboration pérenne et fructueuse entre les deux pays.
Selon nos informations, Rabat et Addis-Abeba ont identifié plusieurs domaines clés dans lesquels une coopération renforcée entre leurs forces de police pourrait être particulièrement bénéfique, parmi lesquels la lutte contre le terrorisme, le partage de renseignements, développement de stratégies antiterroristes communes et organisation d’opérations coordonnées contre les réseaux extrémistes.
Un autre axe de coopération stratégique consiste en la prévention de la criminalité transfrontalière. L’Éthiopie et le Maroc examinent plusieurs possibilités, parmi lesquelles organiser des opérations conjointes de sécurité et partager les expertises tactiques et logistiques afin de répondre à des crises sécuritaires majeures ou des menaces transnationales. Le renforcement des capacités et la formation représentent également un domaine d’intérêt mutuel.
Dans le domaine des technologies de pointe et de la cybersécurité, la collaboration entre les deux pays pourrait porter sur un partage des meilleures pratiques et des technologies destinées à prévenir les cyberattaques. Un autre pilier essentiel de cette coopération pourrait être le renforcement de la coopération judiciaire, notamment en matière d’extradition et de poursuites pénales. La mise en place d’accords bilatéraux, actuellement à l’étude, faciliterait l’extradition des criminels et des suspects entre les deux pays, et permettrait de mieux combattre les activités criminelles internationales en assurant que ceux qui en sont responsables puissent être traduits en justice.