À compter du mardi 24 décembre, les autorités douanières marocaines ont entamé la collecte de droits antidumping définitifs sur les importations de tomates en conserve originaires d’Égypte. Cette mesure fait écho à l’instauration d’un droit provisoire en mai, appliqué pour une durée de six mois. Le droit antidumping temporaire avait été fixé à un taux de 29,93 % en raison d’une évaluation du marges de dumping sur les tomates en conserve.
Le ministère marocain de l’industrie et du commerce, après consultation de la commission de surveillance des importations en novembre, a décidé d’appliquer un taux définitif de 39,93 %, qui tient compte de l’ampleur du dumping constaté. Ce dernier chiffre a été intégré dans un circulaire adressé par les autorités douanières aux services compétents, les poussant à procéder à la perception des droits de douane ainsi que de la TVA applicable sur les tomates en conserve importées d’Égypte.
Par ailleurs, cette évolution, du provisoire au définitif, s’inscrit dans le cadre des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui autorise de telles pratiques afin de protéger les industries locales face à des pratiques déloyales. Il souligne que cette mesure entend protéger les producteurs nationaux et les emplois liés à ce secteur, tout en préservant l’intégrité du marché intérieur contre une concurrence déloyale.
L’introduction de ces droits est la conséquence d’une enquête lancée par le ministère de l’industrie et du commerce en août 2023, en marge d’une plainte déposée par la Fédération nationale des industries agroalimentaires marocaines. Celle-ci reprochait à l’Égypte de «pratiquer le dumping» sur le marché marocain avec ses exportations de tomates en conserve. L’enquête a révélé que trois entreprises marocaines détenant 96 % du marché local de la tomate en conserve avaient subi un préjudice économique direct du fait de cette concurrence déloyale. Le rapport d’enquête a démontré l’existence d’une guerre des prix, ce qui a conduit à la décision de mettre en place le droit antidumping temporaire en mai.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Égypte sont régis par l’accord d’Agadir, signé en 2004 par le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie. Cet accord a été ratifié en 2006 et, bien qu’il soit entré en vigueur en 2007, il n’a pas été pleinement appliqué avant le premier trimestre de cette même année.
Ainsi, en réponse à une concurrence jugée déloyale, le Maroc a choisi de défendre ses producteurs locaux en imposant des mesures strictes contre les importations égyptiennes, en vue de garantir la stabilité de son secteur agroalimentaire et la préservation des emplois associés.