Le Maroc a prolongé jusqu’au 10 juin l’état d’urgence sanitaire et le confinement mis en place pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, a annoncé lundi le premier ministre marocain Saad-Eddine Al-Othmani. Le déconfinement sera «progressif» et prendra en compte «les écarts de contamination entre régions», a-t-il annoncé sans donner plus de précisions.
«La situation sanitaire est stable mais pas totalement rassurante», a déclaré Saad-Eddine Al-Othmani, le 18 mai, devant les chambres du Parlement, à deux jours de l’échéance de l’état d’urgence sanitaire instauré le 20 mars et renforcé par un couvre-feu pendant le ramadan, qui a débuté fin avril. Poursuivant : «Ce qui est inquiétant, ce sont les foyers de contamination qui continuent d’apparaître de temps à autre» dans les familles ou les usines.
Le Maroc compte officiellement, mardi 19 mai, 6.972 cas de contamination et 193 décès pour un peu moins de 100.000 tests.
«Nous avons aussi constaté un certain relâchement dans le respect du confinement», a ajouté le premier ministre. Les contrôles policiers sont fréquents et le non-respect des restrictions est passible d’un à trois mois de prison, parfois assortis d’une amende.
Selon Saad-Eddine Al-Othmani, le confinement a «permis d’éviter 200 décès et environ 6.000 contaminations par jour » dans ce pays de 35 millions d’habitants. Il a aussi annoncé un projet de loi de finances rectificative «pour préparer la relance de l’économie», sans donner de détails sur ce plan de relance.
Les milieux économiques ont appelé ces derniers jours à une reprise des activités, alors que la pandémie a mis à l’arrêt quelque 132.000 entreprises, soit environ 60 % du secteur formel.
Environ 950.000 salariés sont temporairement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles sont privées de revenus tirés du secteur informel ou d’emplois précaires. Toute une panoplie d’aides directes ou indirectes a été déployée par l’Etat marocain pour les entreprises, les salariés et les travailleurs au noir affectés.