Rabat peut se prévaloir d’incontestables acquis diplomatiques, en plus de ses investissements militaires, estime un journal espagnol.
«Le Maroc entamera l’année 2022 avec le plus gros budget militaire de l’histoire du pays» écrit Vozpópuli, pureplayer espagnol spécialisé dans les nouvelles économiques et financières, indiquant que le royaume cherche à «s’imposer comme la puissance hégémonique de l’Afrique du Nord.»
«Année après année, les gouvernements marocains ont augmenté le budget militaire, les comptes de 2021 incluaient une augmentation de la Défense de 30 %, et pour l’année prochaine 11,75 % supplémentaires seront ajoutés, atteignant 4,28 % du PIB national», indique le même source. «Ce réarmement s’accompagne d’un travail diplomatique minutieux qui lui a permis de resserrer ses liens avec certaines des principales puissances mondiales comme les Etats-Unis, Israël et l’Allemagne», a-t-on expliqué.
La diplomatie marocaine a eu la main heureuse ces dernières années ; le solide édifice d’alliances et d’ententes sur lequel le Maroc a pu étayer un consensus progressif par rapport au Sahara n’a pas été une improvisation de la dernière heure ; les pièces en ont été équarries, choisies, assemblées, ajustées une à une par le patient travail de plusieurs années, et ce n’est pas une coïncidence accidentelle qui a mis aux côtés du royaume, au moment de la rupture algérienne dont il a été l’objet, précisément les deux puissances, États-Unis et Allemagne.
«Une grande partie de ces dépenses d’armement est allée à des entreprises américaines avec des contrats d’un milliard de dollars. En octobre, le Pentagone a approuvé un accord entre Lockheed Martin, le plus grand fabricant d’armes au monde, et les Forces armées royales du Maroc pour doter ce pays d’Afrique du Nord du système de défense aérienne des États-Unis», a-t-on souligné.
«Les États-Unis ont également approuvé la vente d’un ensemble d’armes de 4,25 milliards de dollars à l’armée marocaine, qui comprenait 36 hélicoptères d’attaque lourds AH-64 Apache et d’autres armes et équipements de maintenance associés, a rapporté l’AFP. Et on estime que ces dernières années, les dépenses marocaines ont atteint le chiffre de 10 milliards», a-t-on détaillé.
«Outre l’augmentation des dépenses de défense, les différents gouvernements marocains ont mené un important travail diplomatique. Le nouveau gouvernement allemand a rejoint cette semaine la liste des puissants alliés que la diplomatie marocaine s’est constituée ces dernières années. Le nouvel exécutif du social-démocrate Olaf Scholz a manifesté son soutien au Maroc dans le conflit du Sahara occidental avec l’intention de résoudre la crise diplomatique déclenchée par Rabat en mars», a-t-on précisé.