Le Maroc a rétréci le poids de sa représentation diplomatique actuelle, une décision marquée par le départ de deux fidèles lieutenants de Karima Benyaich, ainsi que le chargé d’affaires, numéro deux de l’ambassade, Farid Oulhaj.
L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, n’a toujours pas regagné son poste à Madrid et, selon des sources espagnoles, des membres éminents de son équipe son sur le départ. Il s’agit de deux de ses collaborateurs les proches ainsi que le chargé d’affaires, numéro deux de l’ambassade, Farid Oulhaj, affirme le journal Okdiario.
Entre le Maroc et l’Espagne, la crise persiste toujours. Madrid refuse de prendre une position claire sur le dossier du Sahara. L’affaire Brahim Ghali, qui a voyagé de façon «frauduleuse» en Espagne, «avec un passeport falsifié» n’a pas encore livré tous ses secrets. Si la justice espagnole avait rouvert un dossier contre Brahim Ghali pour «crimes contre l’humanité» après une plainte ancienne déposée par une association l’accusant de «violations des droits humains» sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l’Algérie), ce dossier ne progresse pas faute à une réelle volonté de le voir aboutir.
Rabat n’oublie pas aussi le contenu d’une résolution «contenant de nombreuses contrevérités» présentée par des parlementaires espagnols contre le Maroc. Pour le ministère marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, cette résolution «ne change rien à la nature politique de la crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne». «Le problème demeure avec l’Espagne, tant que les raisons de son déclenchement n’ont pas été résolues», a-t-il ajouté.
Le roi Mohammed VI avait déjà mis en garde contre les positions ambivalentes de quelques pays supposés être amis du Maroc. «Quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine», a-t-il affirmé lors d’un discours en 2021. Et si le souverain a souhaité «fonder des relations solides, constructives et équilibrées, notamment avec les pays voisins», en citant l’Espagne, mais aussi la France dans le discours prononcé pour le 68ᵉ anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, Madrid n’a encore procédé à aucun acte de bonne foi dans ce sens, alors que les dissentions entre le Maroc et l’Espagne s’aggravent.