Le Maroc a voté, mardi 17 décembre et pour la première fois, en faveur de une résolution internationale destinée à suspendre l’application mondiale de la peine de mort, et ce devant la troisième commission des Nations unies. Ce choix, qualifié de «première étape vers l’abolition totale de la peine capitale», marque un tournant historique attendu depuis des années.
Ce vote concret traduit une des recommandations récurrentes du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), portée depuis plusieurs années. Jusqu’à présent, le Maroc optait pour l’abstention depuis l’inscription de cette résolution à l’agenda onusien en 2007. Cette position, bien qu’appuyée par le fait qu’aucune exécution n’a eu lieu au Maroc depuis plus de trente ans, était jugée insuffisante par les réseaux abolitionnistes marocains. Ces derniers, notamment le Collectif marocain contre la peine de mort (CMPM), plaidaient pour une adhésion officielle afin d’aligner la pratique nationale avec un engagement clair sur la scène internationale.
La décision de voter favorablement est perçue comme un signal fort à destination des défenseurs des droits humains et des évolutions militantes marocaines, qui œuvrent depuis des années à universaliser la protection des droits fondamentaux. Elle rapproche le Maroc de l’objectif ultime, à savoir l’abolition totale de la peine de mort. Cette évolution a été saluée dans les locaux du CNDH où des représentants ont qualifié ce moment de «victoire pour l’ancrage constitutionnel du droit à la vie.»
Le CNDH a plaidé pour défendre le processus d’abolition de la peine capitale et son retrait des dispositions législatives nationales. Pour l’organisation, «la reconnaissance du droit à la vie est essentielle, car il conditionne l’exercice de tous les autres droits, qu’il s’agisse de l’accès au logement, à l’éducation, à la santé ou encore des libertés de réunion, d’expression et de manifestation.»