Le monde est actuellement confronté à une pénurie d’environ 900 000 sages-femmes, selon un nouveau rapport des Nations Unies. La pandémie de la Covid-19 a encore aggravé la situation, de nombreuses sages-femmes ayant été redéployées pour aider à combler les lacunes vitales d’autres services de santé.
Selon le Rapport sur l’état de la profession de sage-femme dans le monde en 2021 lancé mercredi par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Confédération internationale des sages-femmes, atteindre une couverture universelle de soins dispensés par les sages-femmes d’ici 2035 permettrait d’éviter environ deux tiers des décès maternels, des décès de nouveau-nés et des mortinaissances, ce qui sauverait 4,3 millions de vies par an.
La Directrice exécutive du Fonds de l’UNFPA, Natalia Kanem, a souligné l’énorme impact des sages-femmes sur les femmes et leurs familles.
Le rapport appelle les gouvernements à fournir un environnement de travail favorable aux sages-femmes, exempt de stigmatisation, de violence et de discrimination liées au genre. Il préconise également d’investir davantage dans l’éducation et la formation des sages-femmes, dans la prestation de services dirigés par des sages-femmes, ainsi que dans le leadership et la gouvernance de la profession de sage-femme.
La nomination de sages-femmes expérimentées en tant que responsables au niveau national constituerait un levier important pour le renforcement des capacités, estime le rapport.
Les sages-femmes ne se contentent pas d’assister aux naissances, elles fournissent également des soins prénatals et postnatals ainsi qu’une gamme de services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, la détection et le traitement des infections sexuellement transmissibles et les services de santé sexuelle et génésique pour les adolescents, tout en garantissant des soins respectueux et en faisant respecter les droits des femmes.
À mesure que le nombre de sages-femmes augmente et qu’elles sont en mesure de fournir des soins dans un environnement favorable, la santé des femmes et des nouveau-nés s’améliore dans son ensemble, au bénéfice de toute la société.
Toutefois, malgré les avertissements précédents et la présentation d’une feuille de route pour remédier au déficit, les progrès sont très lents, note l’édition 2021 du rapport – la troisième de la série. Selon les dernières analyses, au rythme actuel, la situation ne s’améliorerait que légèrement d’ici à 2030.