Le numéro du président français, Emmanuel Macron, figurerait aussi sur la liste des téléphones potentiellement visés, a prétendu Le Monde en juillet. Un mensonge que débusque le chef de la diplomatie israélienne.
L’authenticité de la liste dévoilée par des ONG en juillet et son lien avec le logiciel espion Pegasus ainsi que les numéros y figurent ont subi un autre coup monumental. NSO Group, qui commercialise le logiciel Pegasus, a déjà affirmé qu’Emmanuel Macron «n’a pas, et n’a jamais été une cible ou n’a jamais été sélectionné comme une cible par des clients de NSO». Aujourd’hui, cette vérité est clairement établie.
Coup de théâtre : lors d’un entretien avec le quotidien Le Monde, le 27 décembre, le chef de la diplomatie israélienne a catégoriquement nié que le président français ait été ciblé par le logiciel Pegasus. «Nous n’aurions jamais fait quoique ce soit qui puisse lui nuire. NSO est une compagnie privée, mais nous avons fait de notre mieux pour découvrir ce qu’il s’est passé, et autant qu’il soit possible de le dire, personne n’a écouté le téléphone du président. Cela est conforme à la licence [d’exportation délivrée par l’Etat israélien à NSO] : le programme ne peut être utilisé que pour lutter contre des organisations terroristes et des crimes graves, et nous espérons que ces termes ont été respectés», a-t-il affirmé.
Le Monde, en juillet, pourtant, a reconnu que «faute d’avoir pu examiner le téléphone du président de la République, il n’est pas possible de dire s’il a été infecté par [Pegasus]», tout en, affirmant, sans aucune preuve, que «le numéro de téléphone d’Emmanuel Macron a été saisi en mars 2019 par un opérateur au sein des services de sécurité du Maroc», ajoutant que, «le royaume chérifien est client, depuis plusieurs années, de NSO Group», sans le prouver.
Le Monde a également prétendu que le Maroc «a ciblé plus de dix mille numéros, dont environ 10 % en France» : un chiffre fantaisiste, selon plusieurs spécialités, qui pointent le nombre très limité des appareils à cibler par licence.
À la question perfide «Avez-vous révoqué la licence des autorités marocaines ?» Yaïr Lapid a répondu que «cette licence est très stricte. Nous avons exposé tout le matériel que nous avions aux autorités françaises. Et nous nous sommes assurés que chacun comprenne la différence entre une compagnie privée et une compagnie gouvernementale. Ce n’est pas une affaire entre gouvernements.»
Étrangement aussi, seul le Citizen Lab, un groupe d’experts de l’université de Toronto a pu alléger que «des ciblages et des infections de téléphones ont été détectés en France entre 2018 et 2021 et que le logiciel était piloté par un client de NSO au sein de l’appareil sécuritaire marocain».
Le Monde, conscient de la légèreté de ses révélations, avait proclamé de manière surréaliste que «qu’il y ait eu ou non infection, la présence de ce numéro sur la liste constitue un acte hostile du Maroc envers le chef d’un Etat ami et allié, dont les services de renseignement respectifs coopèrent de près, notamment en matière de lutte antiterroriste. Elle souligne aussi la vulnérabilité de la plus haute autorité de l’Etat à ce type d’attaque ultrasophistiquée», tout en précisant que «le président de la République est loin d’être le seul élu français à avoir intéressé les services marocains», osant même dire que «le ciblage d’Emmanuel Macron s’explique très certainement par la curiosité insatiable du Maroc pour son voisin et rival de toujours, l’Algérie.»